Le 3 janvier 2013
Une adaptation manquée malgré un casting prometteur.


- Réalisateur : Roger Kahane
- Acteurs : Francis Huster, Michel Etcheverry, François Chaumette
- Genre : Théâtre
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 1h53mn

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– Date de l’enregistrement : 1978
– Mise en scène : Simon Eine
– Avec : Béatrice Agenin, Anne Petit-Lagrange
Une adaptation manquée malgré un casting prometteur.
L’argument : Perdican, désormais docteur en droit, revient au château familial où il retrouve sa cousine Camille, de retour du couvent. Le Baron, père de Perdican, espère les marier mais dix ans se sont écoulés. Camille feint l’indifférence devant les avances de son cousin, à qui elle déclare son intention de consacrer sa vie à Dieu. Dépité, Perdican courtise Rosette, la soeur de lait de Camille, qu’il prétend alors épouser. Lorsqu’elle découvre les véritables sentiments de Perdican, Rosette se suicide, laissant les amants seuls face à leur culpabilité.
Notre avis : Parfois présenté à tort comme un adversaire de la représentation scénique pour avoir formulé le projet d’un "théâtre dans un fauteuil", Musset concilie dans On ne badine pas avec l’amour le sublime et le grotesque, le drame d’inspiration shakespearienne et le rire spirituel des comédies classiques. Mais derrière ce mélange plaisant des genres et des registres se joue une blessure profonde, héritée de la perte de l’enfance, et que l’auteur se plaît à raviver pour dénoncer ce que le conformisme social a de plus sordide. Au regard de cette esthétique du contraste, qui enchante et désenchante d’un même trait les situations qu’elle donne à voir, on pourra regretter que cette adaptation destinée à une diffusion télévisée multiplie les fondus et autres ellipses narratives. L’artifice du montage empêche en effet de pénétrer dans la violence des affects, en suggérant une discontinuité permanente. La présence du choeur, très appuyée par le recours aux lectures, aplatit la complexité de l’univers mussétien en créant une distance artificielle entre les séquences. L’ensemble souffre enfin d’une image de mauvaise qualité, qui affadit sur le plan visuel une intrigue déjà peu mise en valeur et jette le flou sur certains choix de mise en scène. Autant dire que cette adaptation au lyrisme terne décevra les amateurs de romantisme et de cruauté.
Les suppléments :
0
En raison des défauts mentionnés, leur absence ne porte pas préjudice au spectateur.
L’image :
Elle est malheureusement tributaire des conditions techniques de diffusion de son époque. Les acteurs baignent dans un flou désagréable, qui ne permet pas de discerner leurs émotions. Les couleurs sont souvent ternes, voire sombres, sans que l’on sache si ce choix relève d’un parti pris de mise en scène ou d’un défaut dans la captation.
Le son :
Le format mono suffit à distinguer agréablement les voix, à défaut d’avoir un accès parfait aux visages.