Le 3 février 2019
Une comédie qui démarre bien, mais qui opte pour le choix rédhibitoire d’adopter, à mi-parcours, un rythme plombant, sur le chemin balisé du road-movie.
- Réalisateur : Sandrine Dumas
- Acteurs : Marthe Keller, Jérémie Elkaïm, Monia Chokri, Fionnula Flanagan
- Genre : Comédie, Road movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Dean Medias
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 6 mars 2019
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Après avoir sabordé sa carrière de chanteuse, Jewell Stone vit à Paris d’un boulot de serveuse. Marie, sa grand-mère et unique famille, qui vit dans le Vermont, USA, débarque du jour au lendemain pour la voir. Mais comment l’accueillir quand Jewell lui raconte depuis si longtemps des bobards sur sa vie, son travail et ses amours ? D’une lettre à l’autre, elle s’est inventée une carrière qui marche, une vie avec Paul, et même une fille, Ruby. Mais comme dit un proverbe italien, le mensonge a les jambes courtes !
- © Pio & Co
Notre avis : Le mensonge est un point de départ on-ne-peut-plus classique que partagent de nombreuses comédies, et ceci était déjà vrai du temps des grandes années du théâtre de vaudeville. Baser une comédie sur l’idée de voir une célibataire demander à son ex de se faire passer pour son mari aux yeux de sa grand-mère n’est donc en rien quelque chose de novateur de la part de Sandrine Dumas. Et pourtant, de faire entrer dans la balance la fille de Paul, ce complice malgré lui (incarné par un Jérémie Elkaïm toujours charismatique mais que l’on a déjà connu plus inspiré), et donc hypothétiquement sa véritable femme, mais aussi sa mère avec qui il est en mauvais terme, avait de quoi promettre au public une multiplication des situations rocambolesques et délirantes. Mais ce que les premières minutes ont de plus aguichantes, c’est l’énergie que Monia Chokri (une actrice québécoise découverte dans les premiers films de Xavier Dolan) donne à son personnage de menteuse patentée mais néanmoins sympathique. Pourtant, dès que la grand-mère de Jewell et la mère de Paul arrivent à Paris, et alors que la dissimulation de vérité et les quiproquos sont posés, l’actrice n’est pas la seule à passer à une vitesse inférieure. L’écriture suit le même déclin.
© 2019 Dean Medias. Tous droits réservés.
Il semble qu’après la scène de repas au cours duquel une amie de Jewell alimente son mensonge en se faisant passer pour son imprésario, la scénariste en soit venue à la conclusion que l’argument du mensonge ne suffirait pas à faire rire. Il est regrettable que ce constat arrive si tard et surtout que le potentiel comique amené par la première partie paraisse soudain si vain. Car plutôt que de jouer avec les situations fantasques vers lesquels devaient nous amener les efforts de Jewell pour se faire passer, aux yeux de sa grand-mère, comme une mère de famille en même temps qu’une chanteuse star, le scénario prend brusquement une direction radicalement différente. Les quatre personnages décident sur un coup de tête de prendre la voiture et de partir vers les Pyrénées. La part de vérité dans les propos de Jewell n’est dès lors plus qu’un sujet de conversation parmi d’autres, mais sur le ton de la mélancolie et non plus de la pantalonnade. Le schéma de road movie ne peut en fait compter que sur quelques scènes calquées sur des poncifs de la comédie romantique, et qui vont inévitablement voir Paul et Jewell se réconcilier, pour se donner un minimum de légèreté. Ce n’est toutefois pas suffisant pour sauver cette comédie face au rythme plombant qu’elle a fait le choix rédhibitoire d’adopter à mi-parcours.
- © Pio & Co
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.