Le 19 octobre 2019
- Réalisateur : Océan
- : Arizona Distribution
- Genre : Documentaire, LGBTQIA+
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 13 novembre 2019
- Durée : 1h51mn
Le journal intime d’une jeune femme, Océane, qui se transforme en ce qu’elle sait être son identité profonde : un homme. Courageux, au risque parfois du voyeurisme.
Résumé : Autoportrait intime, sur toute une année, d’un homme transgenre que les gens connaissaient jusque-là sous le nom d’Océanerosemarie. Enfin prêt à affronter le regard social, Océan décide de faire son coming out, de changer de genre et de s’affirmer tel qu’il est : un homme trans. Drôles, sincères, bouleversants, comment Océan et son entourage vont-ils traverser chacune des étapes physiques, psychologiques et sentimentales de cette transition " Femme vers Homme " ?
- Copyright Arizona Films
Notre avis : Au départ, c’est un projet de chaine vidéo personnelle où la jeune femme, Océanerosemarie, célèbre comédienne comique, met en scène son parcours de transformation physique et psychologique, vers la masculinité. Aujourd’hui, c’est un film de cinéma qui a vocation à faire œuvre de témoignage et sans doute d’exutoire personnel. Tout y est : les piqures d’hormones, les consultations médicales, les séances de sport et les confessions de ses proches. Bon an mal an, Océane devient Océan. Et son univers familial et amical se transforme avec elle.
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L’autofiction est devenue un genre à part. Au départ, il s’agit d’un courant littéraire qui tente, à partir de l’expérience de soi, de créer une esthétique de l’écriture et de parvenir à une forme d’universalité artistique. Le cinéma s’est engagé à son tour dans ces tentatives très personnelles, sinon que manifestement, la mise en image de l’expérience intime prime sur la tentative de façonner une esthétique particulière de l’image. Le Moi tout puissant devient l’objet central du film, au point pour notre héros/héroïne d’organiser une soirée dans un bar et de graver sur le tee-shirt son propre prénom masculinisé. Il faut bien sûr beaucoup de courage et de cran pour se transformer en un objet de cinéma. Il faut peut-être aussi beaucoup d’orgueil, mais on est prêt à imaginer qu’une telle transformation exige une confiance absolue en soi. On voit Océane/Ocean monter les marches de Cannes, se raconter à la télévision, et on comprend que son statut de comédien(ne) comique est une force pour témoigner de ce combat, là où la plupart des personnes qui le vivent sont confrontées à la solitude, au jugement social, dans le strict anonymat.
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Le long-métrage pose des questions que tout un chacun est légitime de se poser. Revient-on en arrière d’un pareil parcours ? S’agit-il d’une transformation profonde de soi ou d’un simple caprice existentiel ? Le film répond parfaitement à ces questions. Le propos montre à quel point le transgenrisme procède d’une réconciliation de soi avec soi. La possibilité qui est offerte à Océan, du fait de son statut de comédien reconnu, fait figure de témoignage et d’explication auprès de tous ceux qui viendraient à douter de l’honnêteté d’un tel projet. Mais le documentaire est trop long, au risque de la complaisance. Le spectateur ne perçoit pas toujours l’intérêt de se montrer en train de se faire piquer les fesses, de chercher du produit de rasage dans une célèbre chaîne de magasins parisiens. Le montage aurait nécessité des coupes plus nombreuses, afin de permettre au récit de se centrer sur l’essentiel, à savoir l’émotion à l’œuvre dans un pareil parcours de vie. Notre héros paraît en effet si à l’aise, si déterminé, qu’il passe à côté des conflits intérieurs terribles qui traversent les personnes confrontées à cette nécessité identitaire radicale.
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Océan se perd dans une question essentielle. S’agit-il d’un film sur le transgenre ou un film gay ? Le problème demeure que bien souvent transidentité est confondue avec homosexualité. En réalité, il s’agit de deux dimensions bien différentes, l’une ayant trait au désir sexuel, l’autre à la réconciliation avec sa véritable identité. Or, le film ne cesse de cultiver l’ambiguïté, et cela dessert le projet de promouvoir une représentation plus objective du passage d’un genre à l’autre. Nous avons peur qu’au lieu de provoquer l’adhésion, ce documentaire ne renforce les a priori déjà bien pérennes sur le sujet.
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