Le 31 janvier 2022
Magnifiquement écrit, Nos âmes d’enfants est une œuvre envoutante et attachante qui fait de la jeunesse et de l’enfance une bouffée d’espérance et de spiritualité.
- Réalisateur : Mike Mills
- Acteurs : Joaquin Phoenix, Gaby Hoffmann, Scoot McNairy, Woody Norman, Jaboukie Young-White
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 13 novembre 2024 23:10
- Chaîne : Arte
- Titre original : C'Mon C'Mon
- Date de sortie : 26 janvier 2022
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Résumé : Journaliste radio, Johnny interroge des jeunes à travers le pays sur leur vision du futur. Une crise familiale vient soudain bouleverser sa vie : sa sœur, dont il n’est pas très proche, lui demande de s’occuper de son fils, Jesse. Johnny accepte de le faire mais n’a aucune expérience de l’éducation d’un enfant. Entre les deux débute pourtant une relation faite de quotidien, d’angoisses, d’espoirs et de partage qui changera leur vision du monde.
Critique : Rares sont les films qui donnent aux dialogues une telle densité. Car Nos âmes d’enfants est un film bavard, mais pour notre plus grand plaisir. Les comédiens s’engagent dans un scénario extrêmement écrit où la fiction alterne avec des interviews d’enfants qui confient leurs représentations du monde et leurs visions du futur. En réalité, deux mondes s’opposent : celui de cet oncle maladroit et solitaire, Johnny, et celui de ces jeunes êtres qu’il interroge au fur et à mesure de ses déambulations journalistiques. Un autre petit être s’invite : ce bout de gamin, Jesse, dont on perçoit bien les bizarreries, comme si le cinquantenaire devait à travers cette rencontre, se réconcilier avec ses propres démons intérieurs et réinterroger toute sa représentation de l’univers et de l’amour.
- Copyright Metropolitan FilmExport
Nos âmes d’enfants est une œuvre de cinéma déroutante et fascinante. On est loin d’un certain cinéma américain tapageur et violent. Ici, tout est subtil, à commencer par ce voyage sensible à travers les USA où l’on rencontre des villes différentes et complémentaires que la jeunesse incarne chacune à sa manière. Le long-métrage réconforte le spectateur, pour peu qu’il partage une vision pessimiste du monde et de l’avenir. Car les jeunes gens font preuve d’une magnifique énergie, à commencer par le petit bonhomme Jesse, dont on ne sait s’il ne souffre pas de ce qu’on appelle aujourd’hui, le HPI (Haut potentiel intellectuel). Peu importe de caractériser cliniquement les traits de comportements du garçon. Le môme agite les certitudes, détourne les normes, remet en cause les fondamentaux sociaux et affectifs. Il confronte son oncle à tous les possibles, le contraignant à réinventer l’amour et à aller chercher au fond de lui-même toutes les ressources paternelles. D’ailleurs, les pères sont malades ou défaillants. Mike Mills interroge dans son film toutes les formes de parentalités de substitution. On a presque l’impression d’assister à une leçon en direct sur l’adoption d’un gamin perturbé par un homme que rien ne préparait à une telle aventure.
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Si la relation entre Jesse et Johnny est magnifiquement mise en scène, le noir et blanc soigné rajoute à la puissance narrative du propos. Nos âmes d’enfants est un long-métrage sur les villes américaines. On visite Los Angeles, Détroit, New York, comme autant de pépites d’une Amérique qui se prépare à renaître de ses cendres à travers sa jeunesse. La poésie urbaine côtoie ce miracle d’amour entre cet oncle et la sauvagerie de l’enfant. Le long-métrage prend le temps d’installer la relation entre les deux personnages principaux, pendant que la mère tente de contenir la maladie mentale de son mari musicien. Mozart s’invite au milieu du drôle de duo qui élabore sa relation au fil des rues où ils ont plaisir à se promener ou se perdre.
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Nos âmes d’enfants demeure la plus belle surprise de ce début d’année. Le film est un hommage optimiste à une jeunesse qui va réécrire une nouvelle page du monde. C’est aussi un récit universel sur l’éducation et le pouvoir de l’amour.
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