Thriller lambda
Le 22 novembre 2010
Kim Hyeong-Jun se laisse dépasser par son infini respect envers des modèles inimitables. A l’arrivée, un polar coréen anecdotique.
- Réalisateur : Kim Hyeong-Jun
- Acteurs : Ryu Seung-Beom, Han Hye-Jin, Seol Kyeong-gu
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller
- Nationalité : Sud-coréen
- Editeur vidéo : CTV International
- Plus d'informations : Site de l’éditeur :
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– Titre original : Yongseoneun Eupda
– Durée : 2h03mn
– Date de sortie du DVD : le 17 novembre 2010
Kim Hyeong-Jun se laisse dépasser par son infini respect envers des modèles inimitables. A l’arrivée, un polar coréen anecdotique.
L’argument : Le corps découpé d’une jeune femme est retrouvé près d’un estuaire. Une jeune flic à peine sortie de l’Académie assiste les inspecteurs sur l’enquête, tout heureuse de pouvoir côtoyer un de ses anciens professeurs, le docteur Kang, médecin légiste célèbre. Ce dernier se trouve plongé au cœur de l’enquête lorsqu’il va découvrir que le tueur, Sung, tient sa fille en otage et menace de la supprimer s’il ne l’aide pas à échapper à la justice...
Notre avis : Présenté à l’Etrange Festival 2010 par un Alejandro Jodorowsky plus qu’enthousiaste, No mercy est le premier film de Kim Hyeong-Jun, jeune réalisateur sud-coréen dont le supposé talent n’a eu de cesse d’être mis en exergue par le cinéaste chilien en amont de cette projection. « Exemple d’audace artistique » selon lui, No mercy n’est pourtant qu’un polar coréen parmi tant d’autres, qui ne réussit jamais à s’extraire de l’ombre de ses manifestes références auxquelles il emprunte délibérément codes et thématiques. On se souvient ainsi que plus que dans la simple orchestration d’une descente aux enfers d’un homme manipulé par un tueur aux motivations floues, Old boy se teintait d’une noirceur totale que sa mise en scène contribuait à renforcer. Hélas, si Kim Hyeong-Jun s’engage de nouveau sur cette même voie du chemin de croix, jamais il ne parvient ne serait-ce qu’à titiller la portée psychologique du chef-d’œuvre de Park Chan-Wook dont il essaie tant bien que mal de s’émanciper.
Dans No mercy, chaque composant du récit ne semble servir qu’à des fins anecdotiques, ne serait-ce que dans la peinture d’un système policier à deux visages sans la moindre teneur scénaristique. Là où l’on comprend la volonté du cinéaste de faire cohabiter un flic grande-gueule à la personnalité archaïque, comme héritier de la justice rurale de Memories of murder, et sa relève directe incarnée par le joli minois d’une jeune inspectrice aux méthodes pertinentes et élaborées, celle-ci n’acquiert jamais d’utilité à l’aune de ce qui fait l’essence du film. Kim Hyeong-Jun préfère visiblement s’intéresser aux affres de son personnage principal, promené qu’il est par l’homme qui détient sa fille. L’idée de mettre en étroite relation les deux protagonistes, si elle ne tient pas ses promesses de par l’ennui suscité pendant plus d’une heure, révèle une tout autre dimension vis-à-vis du final, justifiant ainsi une structure narrative a priori bancale. Quitte à reproduire Seven dans ses meilleurs instants, qui doivent conséquemment tout au long-métrage de David Fincher.
Confus dans la mise en œuvre de propos bien peu enclins à fragiliser son spectateur, No mercy confronte l’Humain à ses contradictions sans le génie de ses modèles, et par-dessus tout sans l’audace visuelle qui les caractérisent. Baignés dans une esthétique publicitaire faite de cheveux et vêtements qui brillent ou de couleurs saturées, les personnages sont prétextes à l’orchestration d’un suspens artificiel, quand la tension espérée n’est tout simplement pas hors sujet. Finalement à l’image du film dans sa globalité : totalement vain.
La bande-annonce : ICI
Le DVD
CTV International fait dans l’excellence technique au point d’en oublier le reste.
Les suppléments :
En un mot comme en cent : rien.
Image et son :
La photographie particulière de No mercy est ici magnifiée par une image précise à la qualité irréprochable. Des couleurs chatoyantes de toute beauté, qui laissent rêveur quant au transfert sur blu-ray.
L’atmosphère sonore est à l’avenant. Dotée d’une VF en dolby digital 5.1 et d’une VOST identique ou en DTS digital surround, voilà de quoi l’édition avait besoin pour revoir à la hausse un film qui ne brille guère par son ambiance.
Galerie Photos
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