Le 12 février 2020
Un remake d’une série télévisée culte des années 70-80 terrifiant de médiocrité, dont le principal défaut est de se prendre au sérieux.
- Réalisateur : Jeff Wadlow
- Acteurs : Michael Rooker, Michael Peña, Maggie Q, Portia Doubleday, Lucy Hale, Austin Stowell
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 23 mars 2023 21:00
- Chaîne : Paris Première
- Titre original : Fantasy Island
- Date de sortie : 12 février 2020
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Résumé : L’énigmatique M. Roarke donne vie aux rêves de ses chanceux invités dans un complexe hôtelier luxurieux et isolé. Mais quand leurs fantasmes les plus fous se transforment en véritables cauchemars, les invités n’ont d’autre choix que de résoudre les mystères de cette île pour en sortir vivants.
Critique : L’idée de départ n’était pas si mauvaise… Proposer une version horrifique de la série culte L’Ile fantastique (diffusée en France dès 1979 sur TF1), tranchant ainsi avec le ton résolument optimiste d’une saga qui a vu de futures stars telles que Red Buttons rejoindre, le temps d’un épisode, ce qui a fait les beaux jours de la télévision américaine pendant plus de cinq ans (sans compter les rediffusions).
Ce ne serait certes pas la première fois qu’Hollywood plonge dans l’horreur (au sens propre comme au figuré), un remake gore étant apparemment la meilleure recette pour pallier le manque d’originalité dont le cinéma américain fait parfois preuve, avec des synopsis vus et revus, semblant condamné à faire perpétuellement du neuf avec du vieux.
A peine ces productions permettent-elles de remettre en lumière des projets qui datent, leur ancienneté étant un moyen comme un autre de cacher que l’idée développée n’est pas une nouveauté. Et si, face à des projets tels que Orgueil et Préjugés et Zombies (2016) ou encore Hansel et Gretel : Witch Hunters (2013), personne ne se demande si Jane Austen ou les frères Grimm se retournent dans leurs tombes, pourquoi ne pas tenter le coup ? Après tout, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, même s’il manque un ingrédient de base : la qualité, ces nouveaux films ne rendant pas justice à la version originale. Et ce n’est certes pas Nightmare Island qui redressera la barre…
- Copyright 2020 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH
L’Ile fantastique était donc une série sympathique, qui contait les aventures de monsieur Roarke et de son associé Tattoo. En tant qu’hôtes, ils réalisaient les rêves de leurs invités ; sept saisons plus tard, la série tirait sa révérence, après avoir bercé toute une génération de spectateurs avec les rêves romantiques de personnages positifs ; Nightmare Island, comme son nom l’indique, propose plutôt de plonger dans un cauchemar, tout particulièrement pour les cinéphiles. Car le principal défaut de ce long-métrage, c’est d’avoir laissé l’humour sur le rivage, se prenant grandement au sérieux alors que ni le sujet, ni les moyens déployés ne le lui permettent. Certaines scènes du film pourront rappeler une autre époque : celle où les teen movies comme American Pie faisaient rire des spectateurs qui savaient à quoi s’attendre, notamment à ce que la taille du bikini, du décolleté ou de la jupe d’un personnage féminin présenté comme stupide soit proportionnelle à la profondeur du scénario. Les années 90-2000 sont bien loin, le spectateur lambda attendant désormais un peu plus que des scènes focalisées sur le gloss d’acteurs qui s’impliquaient dans la joie, la bonne humeur et l’autodérision.
- Copyright 2020 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH
Que dire du casting, qui combine des acteurs à la carrière déjà bien remplie et de jeunes loups, perdus dans un scénario qu’ils n’ont pas l’air de comprendre (ils ne sont pas les seuls) ? Tous les acteurs livrent une "performance" médiocre, à commencer par Michael Peña, habitué à des projets biens plus ambitieux, tout comme Maggie Q. Lucy Hale ne fait rien d’autre qu’ouvrir de (très) grands yeux, dès que l’ombre d’un danger plane à quelques kilomètres, alors que Portia Doubleday semble interpréter le même rôle que dans Carrie, la vengeance, où elle jouait déjà la garce du lycée qui ne voyait pas arriver la terrible vengeance que lui préparait sa victime.
Ni drôle, ni bien réalisé, ni bien joué, le film apporte à peine la dose de divertissement promise. Quand on songe au prix d’une place de cinéma de nos jours, là soudainement, le spectateur commence à avoir très peur...
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