Hors forfait
Le 22 février 2008
Où le comique se fait bigot.
- Réalisateur : Arthur Joffé
- Acteurs : Sergio Castellitto, Isabelle Gélinas
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : France Télévisions
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 18 août 2004
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Où le comique se fait bigot.
L’argument : Félix Mandel est un chercheur un peu bordélique. Sa femme, Lucie, décide de mettre de l’ordre dans son univers. L’un des rares objets rescapés de ce grand nettoyage est un manteau ayant appartenu à son père. Félix décide de le donner à un SDF qui stationne en bas de chez lui. À peine est-il rentré dans son appartement que le téléphone sonne. Son père est au bout du fil et il n’est pas content.
Notre avis : Sergio Castellitto n’a pas de chance. Cet acteur italien parfaitement francophone aurait largement de quoi casser la baraque, en particulier dans le registre comique. Mais les films où il évolue sont toujours bancals. Comme Va savoir !, il y a deux ans, où Castellitto jouait l’un des rôles principaux, Ne quittez pas ! éprouve les pires difficultés à ne pas paraître totalement vain.
Après Que la lumière soit !, Arthur Joffé continue d’y creuser les thèmes du père et du deuil. Pour cela, il choisit d’adopter un ton fantaisiste, gentiment doux dingue, légèrement surréaliste. Mais à aucun moment la mayonnaise ne prend. Le film fonctionne comme une suite de sketches inégaux, seulement illuminés par le jeu généreux de Sergio Castellitto ou la grâce incontestable de Rachida Brakni.
L’histoire souffre du peu d’épaisseur du fil directeur. L’idée du fils qui parle à son père décédé par l’intermédiaire de la téléphonie n’est pas des plus originales. Fréquence interdite, honnête thriller américain, faisait communiquer un fils et son père mort par le biais d’une radio amateur. Et puis, indépendamment de l’originalité qui devient une denrée cinématographique rare, l’intérêt de ce dialogue post-mortem s’essouffle vite.
Passé l’effet surprise des premières minutes, le récit peine à enclencher la deuxième. Félix Mandel s’enfonce dans les problèmes : son compte en banque décroît avec la prise en charge des PCV de son paternel, sa femme le quitte et son ex anglaise fait son retour. Le spectateur, lui, s’enfonce dans l’ennui. Les bons mots de cour d’école ("C’est une sainte, Lucie") pèsent de plus en plus et l’on comprend de moins en moins où Arthur Joffé veut en venir.
En clair, Ne quittez pas ! voudrait être léger, mais il n’est que creux. Et, dans une époque où la religion sert de paravent aux fauteurs de haine de tout poil, les excès de religiosité du film agacent. Arthur Joffé a sans doute voulu réaliser une parabole sur la futilité de nos sociétés occidentales, sur l’incommunicabilité et le rejet de la mort qui les caractérisent. Il ne parvient qu’à faire une fable bigote.
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