Naruto the Last : le film - la critique

Naruto The Last, plus intimiste et moins ambitieux que le baroud d’honneur suprême attendu, ne demeure toutefois pas si déplaisant à ingurgiter.

L’argument : Dans le village de Konoha, deux années après la 4ème grande guerre des ninjas, Naruto s’apprête à célébrer la fête de l’hiver entouré d’Hinata et de ses amis. Soudain, une météorite déchire la nuit de son intense lumière et voilà que la lune se rapproche anormalement de la Terre. Le Conseil des Kage se réunit en urgence face à cette menace de destruction de la planète ! Pour Naruto, Sakura, Shikamaru, Saï et Hinata le compte à rebours pour sauver la planète a commencé.

Notre avis : Dixième film adapté du manga éponyme, Naruto the Last fait office de prolongement inédit aux aventures portées sur papier dont l’ultime chapitre (le 700ème !) a été publié en novembre dernier au Japon. Avec des centaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde, le phénomène Naruto s’est imposé dès 1999 à son lancement comme un véritable raz de marée éditorial, plébiscité par des millions d’adolescents à travers le monde. Ce héros si populaire se revendique pourtant comme l’archétype même du héros de shonen manga. Dans un univers rétro-futuriste, un jeune orphelin d’abord méprisé parviendra à force d’entrainement et de persévérance par devenir un puissant ninja en gagnant le respect de ses pairs.

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Pour en revenir à Naruto the Last, Ce récit inédit mis en scène par Tsuneo Kobayashi et scénarisé par Masashi Kishimoto (le créateur de la série) nous apporte un baroud d’honneur plus intime, axé sur les rapports entre Naruto et Hinata. Le film prend une dimension plus humaine en tournant autour d’un dilemme sentimental. Il nous fait accepter l’idée que cette romance passe devant d’autres enjeux plus tragiques. Ce choix éloigne en partie cette aventure de la marque de fabrique de la série ayant fait sa renommée, celle qu’on relie de bonne grâce à des batailles aux techniques ninja dantesques et survitaminées. Qu’on ne s’y trompe toutefois pas, des affrontements, vous en trouverez dans Naruto the Last, sauf qu’à la place de servir de leitmotiv, ils se révèlent plus comme un ornement des enjeux humains. Et même si ces séquences d’action demeurent plus brèves et moins bien réparties qu’à l’accoutumée, leur mise en scène reste toujours aussi soignée. En ce qui concerne le traitement émotionnel, il est plutôt réussi. Plusieurs scènes parviennent à se montrer touchantes et exprimer de la tristesse sans flirter avec une mièvrerie trop malvenue. Visuellement, on notera que l’animation tient admirablement la route. Les dessins sont merveilleusement épurés, les couleurs chatoyantes et le "chara design" en adéquation avec le reste de la série.

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Ce qui fonctionne beaucoup moins bien va concerner le personnage de Toneri, méchant flou de l’histoire qui n’arrive à aucun moment à nous faire oublier son manque de personnalité apparent. Son background ne présente rien de très ambitieux et le grand face à face final qui l’oppose à notre ninja blond, attendu comme un duel mémorable, s’essouffle assez vite faute de mordant. En raison de quelques faiblesses narratives, Naruto the Last peine également à trouver son rythme de croisière (sa durée de 1h50 se fait sentir), ce qui ne joue pas toujours en sa faveur et définit clairement ses limites.
Si ce supposé point d’orgue de la saga Naruto pourra laisser une fraction de son noyau dur de fans sur leur faim, par un certain manque d’ambition scénaristique notamment, les qualités visuelles accrocheuses et les rapports touchants entre les personnages de Naruto et Hinata parviennent à redresser la barre in extremis.