Le 30 août 2022
La trajectoire fascinante d’un homme qui, au gré de ses envies, a pioché le pire et le meilleur de sa culture d’origine et de sa culture d’adoption pour se bâtir une vie à sa mesure.
- Réalisateur : Molly Reynolds
- Acteur : David Gulpilil
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Australien
- Distributeur : Nour Films
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 31 août 2022
- Festival : Festival Adelaïde 2021
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Résumé : Arraché au bush australien alors qu’il n’était qu’un jeune garçon, David Gulpilil va devenir la première icône aborigène sur grand écran. Partagé entre les traditions de son peuple et les excès hollywoodiens, l’acteur et danseur aux multiples talents nous raconte le voyage extraordinaire qu’a été sa vie.
Critique : Le cinéma aborigène australien est présent au Festival de Cannes depuis 1993 et Paris lui consacre, chaque année depuis 2016, un festival. Néanmoins, sa diffusion auprès du public reste confidentielle. Il cache pourtant en son giron un acteur iconique injustement méconnu qui a tourné plus de quarante films. Né en 1953 dans le Bush australien, David Gulpilil Ridjimiraril Dalaithngu dit David Gulpilil décroche son premier rôle en 1969 dans Walkabout (la randonnée) de Nicolas Roeg, sorti en 1971. Il y crève l’écran.
- Copyright Nour Films
On le retrouve ensuite à l’affiche de quelques films australiens emblématiques, comme Crocodile Dundee de Peter Faiman (1986) ou Australia de Baz Luhrmann (2008). Son nom est inscrit au générique de Storm Boy de Henri Safran (1976), Mad Dog Morgan de Philippe Mora (1976) et La dernière vague (The Last Wave) de Peter Weir (1977), et contribue à intégrer la culture aborigène dans le cinéma populaire. Mais c’est en 2002 avec The Tracker de Rolf de Heer, présenté en compétition officielle au festival de Venise, que sa carrière explose. Cette consécration scelle également l’amitié entre le réalisateur et l’acteur. De leur collaboration naît en 2006 10 canoés, 150 lances et 3 épouses (Ten Canoes). Premier long-métrage tourné en langue autochtone australienne retraçant la vie du peuple indigène mille ans avant l’arrivée des Européens, ce film marque un tournant dans l’histoire du cinéma australien et remporte le prix du Jury à Cannes. En 2013, Charlie’s Country s’intéresse au parcours d’un homme pris entre deux cultures et vaut à David Gulpilil le prix du meilleur acteur dans la section cannoise un Certain Regard en 2014. En 2017, il apprend qu’il souffre d’un cancer du poumon et qu’il lui reste très peu de temps à vivre. Par devoir de transmission mais aussi par cabotinage, il émet le souhait de mettre en images le récit de sa vie. Pour la réalisation de ce dernier projet qui devait s’achever par ses obsèques et le retour de son âme à sa source, il fait appel à ses amis Rolf de Heer en tant que producteur et Molly Reynolds, une scénariste et réalisatrice avec qui il a souvent travaillé. Sa vigueur et son appétit de vivre lui accordent quatre années de vie supplémentaires et il emprunte le tapis rouge lors de la première mondiale de My name Is Gulpilil au Festival d’Adelaïde en mars 2021. Il s’éteint le 29 novembre de la même année.
- Copyright Nour Films
Entre surréalisme et poésie, tradition et starisation, forfanterie et sincérité, voilà un documentaire rendu fascinant par la personnalité hors du commun de celui qui s’adresse à nous face caméra. Au milieu d’un récit peuplé d’extraits de films ou de discours prononcés lors de festivals, il évoque sa fierté d’être né au cœur de cette nature de forêts et de savane. Avec le même enthousiasme, il raconte sa rencontre avec la reine d’Angleterre, son addiction aux produits illicites partagés avec Bob Marley, ses beuveries avec quelques personnages peu recommandables mais aussi ses squats dans les jardins publics ou ses séjours en prison. Acteur, peintre, chanteur, danseur, il a touché à tous les arts et ne craint de se vanter ni de ses talents, ni de ses excès. Imprévisible et charismatique, il est tour à tour agaçant, drôle et émouvant et force l’admiration par sa capacité à avoir su se tailler au millimètre prés la vie dont il avait rêvé.
Une épopée incroyablement revigorante qui fait aimer la vie et accepter la mort.
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