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Le 19 décembre 2005
Watergate bis dans ce policier politique de Westlake, rondement mené et plein d’humour.
Watergate bis dans ce policier politique de Westlake, rondement mené et plein d’humour.
Meehan vient tout juste d’entrer dans un pénitencier de New York après un casse manqué peu glorieux. Il est aussitôt relâché par des hommes du comité de campagne d’un président à nouveau présidentiable pour effectuer un "travail" un peu spécial...
Passons sur la couverture énigmatique de ce nouveau roman du prolifique Donald Westlake - une référence à un film intitulé Démon des armes, soit, mais pourquoi ? - et sautons sur l’occasion d’un bon polar. Un bon polar pour un bon moment. Pour plein de raisons plus qu’acceptables, Donald Westlake prouve son talent, ce talent tellement inégal qui le conduit aux cimes de la renommée (Le couperet, cinéma oblige)... pour des raisons pas toujours très convaincantes.
Mais cette histoire de casse de gentils truands plutôt dégourdis sur fond de politique manichéenne - la droite vs la gauche, vous connaissez l’histoire - est une vraie réussite : alerte, drôle (personnages typés et moqués par l’auteur), ironique (le complexe salmigondis du système judiciaire made in USA, que Westlake n’épargne pas, mais dont il nous montre avec ironie toute l’absurdité), rythmé (retournements de situation et tout le toutim), Motus et bouche cousue vaut bien un aller-retour en train (deux fois deux heures à vue de nez...). Et même un peu plus : si le roman s’inspire du fameux casse dit "du Watergate", il est une façon plaisante et pleine d’esprit de mettre en scène les politicards : leur goût pour les organisations bancales et pour le secret, leur lâcheté et, surtout, leur fatuité. Les barbouzes, la politique, le secret, c’est le truc de beaucoup de romans policiers américains, de James Ellroy à Ross Thomas.
Dans Motus et bouche cousue, la satire politique reste sobre et secondaire ; pas de noirceur, ni véritablement d’"univers", comme on dit. Mais un ton juste, des situations qui s’enchaînent avec beaucoup de naturel. S’il ouvre parfois le rideau d’une scène grandiloquente, celle de l’histoire américaine (la guerre d’Indépendance, etc.), c’est pour mieux se moquer d’une "Histoire" vite récupérée. Mais là n’est pas l’essentiel d’un roman rondement mené et très amusant (où l’on mange du "coude de chèvre", entre autres délices esclaffatoires !) qui renoue avec les vieilles règles du genre, en premier lieu l’humour d’un anti-héros rusé dont la devise pourrait être "on m’la fait pas". Pour notre plaisir, même ferroviaire.
Donald Westlake, Motus et bouche cousue (Put a lid on it, traduit de l’américain par Doug Headline), Rivages, coll. "Thriller", 2005, 237 pages, 18 €
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