Le 6 juin 2019

- Réalisateur : Yannick Bellon
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Cinéaste engagée, Yannick Bellon est morte le dimanche 2 juin, à l’âge de 95 ans.
News : De la cinéaste féministe Yannick Bellon, on retient évidemment les films des années 70-80, comme L’amour violé qui aborde de manière frontale l’expérience traumatique vécue par une jeune femme sexuellement outragée par plusieurs individus, ou Les enfants du désordre, sur la difficile réinsertion d’une jeune droguée, dans une troupe de théâtre composée de délinquants, avec la toute jeune Emmanuelle Béart qui cherchait à donner une nouvelle inflexion à sa carrière. Ces longs métrages très remarqués ne sont pas l’œuvre d’une débutante : Yannick Bellon a déjà des décennies d’expériences cinématographiques. Son premier film, un documentaire (Goémons), date de 1948. Pendant des années, l’artiste se partage entre la production de courts métrages et son activité de monteuse. Elle travaille également pour la télévision, collaborant avec Roger Stéphane, Michel Butor, Michel Polac, dont elle réalise l’émission Bibliothèque de Poche, de 1965 à 1967. Son premier long métrage ne sort qu’en 1972 (Quelque part quelqu’un, avec Loleh Bellon et Roland Dubillard, un film poétique et morcelé). Les réalisations suivantes mettent des personnages féminins en avant, à travers une configuration récurrente, qui privilégie la lente et difficile reconstruction d’une victime après un drame (dans La femme de Jean, sorti en 1974, Nadine est quittée par son mari, remonte petit à petit la pente, dans L’amour violé, le personnage principal subit l’horreur d’une relation sexuelle contrainte, dans L’amour nu, Claire, interprété par Marlène Jobert, lutte contre un cancer du sein). Créatrice humaniste, féministe militante, Yannick Bellon a produit un cinéma engagé, dont le contenu demeure d’une vigoureuse actualité.