Le 15 octobre 2020
Une mini-série inspirée de l’affaire Jimmy Savile, le célèbre présentateur anglais de la BBC. Cette évocation d’un scandale sexuel est plombée par une mise en scène globalement soporifique.


- Réalisateur : Jack Thorne
- Acteurs : Julie Walters, Robbie Coltrane, Mark Lewis Jones, Tim McInnerny
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Channel 4, Arte
- Durée : 4X60min
- Date télé : 15 octobre 2020 20:55
- Chaîne : Arte
- Titre original : National Treasure

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Résumé : Paul, personnalité publique et trésor national, voit sa vie basculer lorsqu’il est accusé d’abus sexuels. Son quotidien, ainsi que celui de son entourage, va changer radicalement alors qu’un verdict devra être rendu.
Critique : La silhouette bedonnante d’un homme claudiquant semble avalée par les coulisses. Paul Finchley, ancienne gloire de l’humour, puis de la télévision, n’est que l’ombre de lui-même. Et lorsqu’il renoue à nouveau avec la lumière, c’est pour remettre un prix et donner à un public à la fois goguenard et méprisant ce qu’il attend de lui : des punchlines, comme le témoignage d’un talent autrefois acclamé.
Puis, quand un chauffeur de taxi le ramène à son domicile après cette soirée des faux-semblants, le fan réclame à son tour une bonne blague pour se gausser. S’il n’y avait un plan évocateur, saisissant une silhouette féminine offerte comme un objet de désir au tout début de l’histoire, ce récit pourrait passer pour le portrait d’un has-been du show-business. Mais Paul Finchley fut un humoriste très populaire et il profita aisément de sa notoriété, de son statut social pour agresser des femmes.
Le premier épisode de cette mini-série, librement inspirée par la vie de l’animateur anglais Jimmy Savile, un véritable criminel, suit un déroulé très classique, privilégiant les couleurs froides, de lents travellings et des flous esthétisants pour documenter la descente aux Enfers d’un homme qui, peu à peu, paraît sortir d’une amnésie, à mesure que ses proches lui rafraîchissent la mémoire. Cette production britannique à la réalisation très atone souffre d’un rythme particulièrement lent. L’interprétation très professionnelle des comédiens s’accorde à ce que met en valeur le scénario : des protagonistes réduits à des typologies, conformes à ce que l’on attend : l’épouse blessée, le mari menteur, la fille déstabilisée, l’ami fidèle. On aurait aimé que cette fiction didactique nous surprenne davantage : à ce titre, le cri muet du personnage sous un jet d’eau au ralenti, à la fin de premier opus, suscite la même perplexité que ce qui précède.