Hommage à un musicien trop peu (re)connu
Le 25 avril 2007
Un vibrant hommage au jazzman guinéen Momo Wandel Soumah que Laurent Chevallier arrive presque à ressuciter avec son documentaire.


- Acteur : Laurent Chevallier
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 25 avril 2007

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– Durée : 1h23mn
Un vibrant hommage au jazzman guinéen Momo Wandel Soumah que Laurent Chevallier arrive presque à ressuciter avec son documentaire.
L’argument : La vie est l’œuvre d’un exceptionnel artiste guinéen, précurseur avant l’heure de l’afrojazz. Momo Wandel Soumah (1926-2003), alias Momo le doyen,
a laissé un souvenir indélébile et ému à tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer. Laurent Chevallier le prouve en images et à travers les témoignages de ceux qui ont connu et travaillé avec le jazzman.
Notre avis : Célèbre dans son pays, la Guinée (Afrique de l’Ouest), mais pas assez sur la scène internationale, le jazzman Momo Wandel Soumah revit sur les écrans avec Momo le doyen. Sa carrière commence, saxophone au poing, avec l’animation des bals et soirées destinés aux colons. En 1958, à l’indépendance de son pays, il rejoint l’Orchestre national de la révolution guinéenne, une machine culturelle mise en place par le dictateur guinéen Sékou Touré. A la mort de ce dernier et à l’instar de son pays, Momo s’ouvre davantage aux influences musicales d’un monde qu’il avait déjà pu entrevoir à travers les nombreux voyages de son orchestre. Photos et images tournées à partir de la rencontre entre le réalisateur et le musicien guinéen flirtent pour reconstituer ce parcours d’artiste. Et aussi d’homme que son art ne nourrit pas toujours et qui n’échappe pas aux problèmes de santé, bref aux vicissitudes de la vie. Mais jamais, elles ne lui coûtent ni son enthousiasme ni sa passion pour la musique. Momo se raconte et est raconté.
Le ton de ce documentaire-hommage est toujours affecteux et reflète le respect, l’amitié et l’amour que le jazzman inspirait à tous. Laurent Chevallier y retrace la collaboration entamée au début des années 90 avec un artiste friand d’expériences. Notamment celle qui a fait de lui le père méconnu de l’afrojazz à la fin des années 80 : la rencontre de son saxophone et des instruments traditionnels africains, la fusion d’un génial musicien et des solistes du Ballet Djoliba (ballet national guinéen). Encore plus inédite, celle aussi de la création du Circus Baobab, le premier cirque africain né en 1999. Il en sera le chef musicien. Son ultime grande aventure musicale lui vaut le début d’une reconnaissance internationale. Au total, Laurent Chevallier, également narrateur, réussit admirablement à faire revivre un homme dont l’empreinte humaine et artistique semble à jamais indélébile pour ceux qui l’ont côtoyé. Au spectateur, Momo le doyen fait presque regretter de ne pas avoir connu le saxophoniste. Reste alors à le (re)découvrir au cinéma ou à travers son œuvre musicale.