Le 23 juin 2021
Une famille d’origine coréenne vient s’installer dans les plaines de l’Arkansas, pour reprendre une ferme. Le film, ni vraiment coréen, ni vraiment américain, ne trouve pas son ton. Il reste tout de même servi par d’excellents acteurs, à commencer par les enfants.
- Réalisateur : Lee Isaac Chung
- Acteurs : Yuhjung Youn (Youn Juhjung) , Steven Yeun, Ye-Ri Han
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : ARP Sélection
- Durée : 1h55mn
- Date télé : 14 avril 2022 20:58
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Titre original : Minari
- Date de sortie : 23 juin 2021
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Résumé : Jacob (Steven Yeun), son épouse Monica (Han Ye-ri) et leurs deux enfants Anne (Noel Cho) et David (Alan Kim), arrivant de Californie, ont acheté des terres en Arkansas dans le but de créer une ferme pour y élever des poulets. Tous les deux étaient précédemment employés à reconnaître le sexe des poussins : les femelles étaient conservées pour l’élevage et les mâles, moins rentables, broyés puis brûlés.
Critique : Lee Isaac Chung revisite le mythe du rêve américain, vu depuis le destin d’une famille d’origine coréenne. Jacob, l’un des meilleurs de sa profession, souhaite ardemment devenir travailleur indépendant. Monica, elle, est beaucoup moins convaincue. Dès l’arrivée, les désillusions vont survenir les unes après les autres. D’emblée, en fait de corps de ferme, le héros trouve un mobile-home géant, planté au milieu d’une immense prairie où il n’y a rien.
Si le canevas de base du film en vaut un autre, on se demande bien comment le protagoniste a pu acheter une propriété, sans avoir plus d’informations sur le bien. Le récit, construit à travers les yeux du benjamin, âgé d’une petite dizaine d’années, simplifie le propos jusqu’à la naïveté. Il est sympathique, par exemple, de voir qu’un fermier pur jus se prend d’une telle amitié pour cette famille asiatique, de plus quasiment incompétente en agriculture, ce qui fait une invraisemblance de plus. Le long métrage, qui aurait pu verser dans la fable, reste néanmoins proche d’une veine réaliste.
Le ton de cette œuvre et quelques éléments du scénario - la recherche de la plante porte-bonheur appelée "minari", l’arrivée de la grand-mère (Youn Yuh-jung) -rappellent les caractéristiques du cinéma asiatique. Mais il s’agit là aussi d’une production américaine, qui a également ses codes, de sorte que le résultat ne trouve pas son unité : trop états-unienne pour dégager la poésie propre aux films asiatiques, trop coréen pour en faire une illustration de l’"american way of life".
On peut tout de même apprécier le jeu des acteurs et notamment des enfants qui sont tout à fait exceptionnels.
Minari a reçu le Grand Prix du jury et le Prix du Public au dernier festival de Sundance, et a été présenté en compétition officielle, lors de la soirée d’ouverture du festival du film américain de Deauville, le 4 septembre 2020.
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