Le 20 avril 2017
Du mambo, des flingues qui sifflent, un Christophe Lambert peroxydé ou encore des malfrats par centaines qui se massacrent entre les murs blancs d’une prison high tech même pas encore inaugurée, voilà ce que nous réservait ce petit DTV des années 90 contrôlé par Albert Pyun.


- Réalisateur : Albert Pyun
- Acteurs : Christophe Lambert, Deborah Van Valkenburgh, Ice-T, Michael Halsey
- Genre : Action, Thriller
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Metropolitan Video
- Durée : 1h50mn

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– Date de sortie en DVD et blu-ray : 21 avril 2017
Résumé : Dans une prison haute technologie, le chef d’une entreprise mafieuse, le Syndicat, réunit une centaine de tueurs dans le but... de s’entretuer ! Les trois survivants pourront se partager un magot.
Notre avis : Difficile à croire au vu du résultat, mais Mean Guns a été tourné en seulement cinq jours ! Le genre de mission qui n’effraie pas un mec adepte du système D comme Albert Pyun. Le réalisateur d’origine hawaïenne avait su nous prouver dès son début de carrière qu’il pouvait être un honnête artisan de genre (L’épée sauvage, Campus 86, Le trésor de San Lucas ou encore Cyborg avec Van Damme avaient tous renfermés des choses intéressantes), avant de perdre progressivement de son crédit durant les années 90 (Captain America version Cannon, les suites infâmes de Kickboxer...). Parmi ce qu’il a pu sortir de mieux au cours de cette décennie, on peut en retirer Mean Guns, direct to video produit en 1997 mais qui n’a pourtant pas été distribué en France avant 2002.
Son pitch à la Battle Royale qui réunit une centaine de tueurs entre les murs d’une prison high tech dans le but de s’entretuer ne fait pas dans la dentelle. Chapeauté par le rappeur Ice-T qui tient ici le rôle du mafieux organisateur en chef du carnage à venir, il ne devra rester que trois survivants pour pouvoir clore les débats (oui, vous avez bien entendu, trois, pas d’erreur, car malgré Bébert au casting, ce n’est quand même pas un remake déguisé de Highlander, faut pas déconner). Si le pitch apparaît sommaire et assez improbable, le film va surtout puiser ses forces dans la mise en scène énergique d’Albert Pyun. On reconnaît d’emblée la patte du cinéaste qui s’imprime durablement sur la pellicule au fur et à mesure que défilent les séquences (balle atteignant sa cible en vue subjective, gunfight efficaces et ultra nerveux, inventivité dans le choix des axes de caméra). Elle redonne un peu d’entrain à l’intérieur de ce jeu de la mort de belle envergure qui se déroule sous l’oeil voyeur et amusé de ce gradin d’Ice-T.
Tout est loin d’être parfait (les dialogues sont loin de renfermer de la tirade fameuse, on n’est pris de sympathie pour aucun des personnages et le rythme se cherche tout de même sur un total de 110 minutes) mais il faut reconnaître que voir du Christophe Lambert peroxydé qui dézingue à toute berzingue sous de la musique mambo jusqu’à un duel final façon western, ça peut encore trouver preneur.
LE TEST BLU-RAY :
Double programme Albert Pyun qui permet de redécouvrir les oeuvres un peu oubliées du cinéaste. Les férus de série B des années 90 apprécieront forcément. Un coup de chapeau à l’éditeur Metropolitan pour avoir exhumé ces deux titres.
Les suppléments :
L’édition propose un entretien récent d’environs 12 minutes avec Christophe Lambert. Celui-ci se révèle informatif et démontre tout le respect et l’admiration que l’acteur porte au réalisateur hawaïen. Ce n’est pas chiche en superlatifs. À chacun de faire la part des choses suivant son degré d’adhésion ou non envers le style du cinéaste. Un bon petit supplément.
L’image :
Le travail sur la restauration de l’image est appréciable. Il redonne une seconde jeunesse au film et permet un très bonne lisibilité des noirs. Les vieilles copies SD baveuses des années 2000 ne sont plus bonnes qu’à enterrer au fond du jardin.
Le son :
Il manque un peu de dynamique et de puissance, surtout lorsque ça commence à vider les chargeurs mais le doublage demeure plutôt correct sur la piste française 2.0 DTS HD Master audio.