Le 7 octobre 2020
Un joli récit sur des parcours de maternité en construction, mais qui aurait gagné en émotion et en force, s’il y avait eu un peu plus de nuances dans les portraits proposés.
- Réalisateur : Maura Delpero
- Acteurs : Lidiya Liberman, Denise Carrizo, Agustina Malale, Isabella Cilia
- Genre : Drame
- Nationalité : Italien, Argentin
- Distributeur : Memento Distribution
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 7 octobre 2020
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Résumé : Paola quitte l’Italie pour Buenos Aires où elle doit terminer sa formation de Sœur au sein d’un foyer pour mères adolescentes. Elle y rencontre Luciana et Fatima, deux jeunes mères de 17 ans. A une période de leur vie où chacune se trouve confrontée à des choix, ces trois jeunes femmes que tout oppose vont devoir s’entraider et repenser leur rapport à la maternité.
Critique : Il y a deux mondes : d’un côté, les religieuses affairées à faire régner l’ordre dans le foyer de jeunes mères qu’elles dirigent ; de l’autre, il y a ces jeunes filles, souvent enceintes, perdues, qui passent leur temps à insulter les bonnes sœurs et à pousser les limites. Dans tous les cas, il s’agit d’une affaire de maternité. Les premières se dévouent à la Vierge Marie, et les autres composent avec leur parentalité maladroite. En ce sens, Materna raconte à travers trois héroïnes, une jeune religieuse, Paola, et deux pensionnaires, Luciana et Fatima, le parcours de construction identitaire et affective, à l’aune de leur rapport à la maternité. Le film choisit un lieu unique dont l’enfermement est rappelé par un plan fixe qui montre la porte et un couloir percé d’icônes religieuses. Maura Delpero qui signe son premier long-métrage de fiction adopte une mise en scène dépouillée, à l’instar de ce lieu de vie, froid et modeste.
- Copyright Memento Films Distribution
Le scénario n’est pas sans maladresse. Les dialogues se heurtent parfois à beaucoup d’emphase, les personnages se risquent aux stéréotypes. Mais le jeu des comédiennes l’emporte totalement sur tout le reste. On se laisse capter par la sensibilité à fleur de peau de ces trois femmes, qui, chacune à leur façon, essayent de se réinventer une existence plus stable et tentent de dompter leur insatiable besoin d’amour. On se laisse capter par l’héroïne principale, qui, en plus d’être religieuse, est d’une exceptionnelle beauté. Il y a, dans ce choix, peut-être une forme de provocation de la part de la réalisatrice, comme une manière de montrer que la féminité ne s’oppose en aucun cas au dévouement monacal. Les deux autres sont blessées, dans l’incapacité de se défaire des désordres qui pèsent sur leur enfance.
- Copyright Memento Films Distribution
Passer du documentaire à la fiction n’est pas une chose aisée. On perçoit que la réalisatrice a beaucoup observé les foyers de jeunes filles pour appréhender la complexité de leurs parcours. Le regard sur les nonnes semble pour le coup moins précis et plus caricatural. Le récit s’appuie essentiellement sur l’attachement maternel, la construction de la relation d’amour entre un enfant et sa mère, et peu, voire pas du tout, sur le cheminement spirituel à l’œuvre chez les religieuses ou leurs pensionnaires. L’univers de ces croyantes est très souvent empreint de joie.
Ici, la réalisatrice fait le choix de la rigueur, de la sévérité et de l’austérité dans cette communauté au service de jeunes filles agitées et sans limite. Mais le film aurait gagné à faire preuve de plus de nuances. Pour autant, Materna demeure un long métrage attachant, plutôt classique dans la narration, mais plaisant à regarder.
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