Le 7 mars 2017
Une saga féministe « old school » se déroulant dans le Québec du XVIIème siècle, touchant plus aisément un public féminin par son aspect romantique que par son aspect historique.
- Réalisateur : Charles Binamé
- Acteurs : Pascale Bussières, Catherine Sénart
- Genre : Historique, Romance
- Nationalité : Canadien
- : Koba Films
- Durée : 8h15
- Date de sortie : 26 septembre 1996
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Date de sortie en DVD : 8 mars 2017
Résumé : 1763. La France cède Québec aux Anglais après la défaite de la Guerre de Sept Ans. La transition de régime est brutale pour les habitants de la lointaine province. Jeune héritière d’un domaine seigneurial, l’impétueuse Marguerite Volant est révoltée par ce changement. Condamnée pour tentative de meurtre, elle prend la fuite avec l’aide du Capitaine anglais James Chase, amoureux d’elle en secret ...
Notre avis : Avec Marguerite Volant, l’éditeur Koba Films continue son exploration des séries télévisées québécoises diffusées dans les années 90. Ainsi, après Émilie (première diffusion en 1990) et Blanche (1993), toutes deux adaptations du roman d’Arlette Cousture Les Filles de Caleb, le réalisateur Charles Binamé (déjà à la manœuvre sur la série Blanche) met en scène Marguerite Volant.
Ces sagas se révèlent assez différentes. Emilie et Blanche jouent principalement par leur côté romantique dans le Québec de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.
Quant à Marguerite Volant, il s’agit d’une saga historique débutant en 1763. Le Canada, que l’on connaît alors sous le nom de Nouvelle-France, est occupé par les Anglais. Suite au traité de Paris conclu en 1763, la France cède le Canada à la Grande-Bretagne. Le sort des colons français est remis en question.
C’est dans ce contexte que Claude Volant revient fatigué de la guerre dans sa seigneurie. Tout l’enjeu est alors celui du devenir de sa propriété, les Anglais ne tardant pas à prendre possession des lieux.
Cette série qui comporte 11 épisodes de 45 minutes, met clairement du temps à réellement démarrer. L’intrigue initiale est loin d’être captivante, avec comme attrait principal l’amoncellement de morts, concernant des personnages principaux de cette saga. Pour un peu on se croirait presque, avec 20 ans d’avance, dans un épisode du Trône de fer ! Souvenez-vous : "all men must die". Cela étant, la saga québécoise se révèle malheureusement moins dynamique. Ce qui rend donc ses premiers épisodes plutôt poussifs.
Cette histoire ne prend véritablement son élan qu’au moment où la fille cadette de Claude Volant, Marguerite, menace un militaire Anglais et se retrouve obligée de fuir pour éviter une mort certaine. On a enfin des enjeux dignes de ce nom. Marguerite Volant est tiraillée entre son amour pour le ténébreux Laval Chevigny (joué par le bien nommé Normand d’Amour), qui a organisé une résistance contre les Anglais, et sa volonté de rejoindre la demeure familiale.
Une autre source d’intérêt de cette série réside dans les différentes intrigues et autres manipulations qui ont lieu pour tenter de mettre la main sur le domaine des Volant. On a ainsi le noble sans le sou Antoine de Courval (le méchant de la série), qui n’a de cesse de faire le joli cœur pour épouser une des filles du seigneur Volant afin de posséder la seigneurie. D’ailleurs, le rôle d’Eleonore Volant, sœur aînée de Marguerite, est tenu par Pascale Bussières, qui occupait le rôle principal dans la série Blanche.
De son côté, Marguerite Volant adapte la grande histoire à sa façon en la romantisant un maximum et en la reléguant souvent au second plan. On conviendra donc que cette saga est surtout destinée à un public féminin, bien plus intéressé par les histoires d’amour contrariées de la courageuse Marguerite. Cette série gagne d’ailleurs clairement en attrait par la description de cette héroïne sans peur et sans reproche qui ne s’embarrasse pas des convenances.
C’est ce féminisme ambiant qui constitue le socle commun entre Emilie, Blanche et Marguerite Volant. C’est aussi un des points positifs de cette série télévisée datée de 1996.
La retranscription du climat social de l’époque est aussi une autre source de satisfaction. On saisit rapidement que ça n’est pas le grand amour entre les colons canadiens et les Anglais, et que la situation est assez tendue. Alors forcément, cela donne du piquant à la petite histoire puisque l’on voit bien que l’officier anglais James Chase (dont la beauté ne devrait pas laisser insensible certaines jeunes femmes) est perclus d’amour pour la belle et aventureuse Marguerite. Jusqu’au bout, on est en haleine pour connaître la fin de cette histoire. Marguerite va-t-elle retrouver le révolté Laval Chevigny ou le chevaleresque James Chase. La belle canadienne va-t-elle écouter son cœur ou la raison ?
Avant de le savoir, le téléspectateur aura tout le temps d’être bercé par de beaux extérieurs mettant en valeur des étendues pastorales, de vastes étendues d’eau, de la neige ou encore des couchers de soleil joliment photographiés. Tout cela donne un aspect « old school » à cette série un peu surannée mais agréable à regarder.
Au niveau de la distribution, peu d’acteurs se révèlent remarquables. Catherine Sénart sort clairement du lot dans le rôle de la fougueuse Marguerite Volant. Les autres acteurs sont moins convaincants, à l’image d’une Pascale Bussières au rôle limité ou à un Michael Sapieha au jeu trop attendu. Ce dernier nous gratifie d’ailleurs d’une scène improbable, proche du ridicule, lors du dernier épisode, qui vaut franchement le coup d’œil ! Cela n’altère heureusement pas le côté romantique de l’ensemble de cette série.
Au final, Marguerite Volant est une série québécoise plutôt sympathique à regarder, qui peine à démarrer mais finit par remporter l’adhésion de son public visé (les femmes) par des enjeux romantiques forts.
LE TEST DVD
Les suppléments :
Outre des bandes-annonces de l’éditeur Koba Films, on a droit à une sorte de making of d’une durée de 3/4 d’heure présent sur le quatrième DVD de la série. Plutôt intéressant, il replace la série par rapport à son contexte historique.
L’image :
Une image 16/9 au format 1.77 avec un bon rendu, mais des couleurs apparaissant trop ternes. C’est sans nul doute dû à l’âge de la série mais cela donne tout de même un sacré coup de vieux à la série. On aurait pu espérer mieux, d’autant que les 11 épisodes de cette série sont répartis sur 4 DVD.
Le son :
Un son en stéréo pas très puissant mais suffisant pour que l’on suive tranquillement dans son salon la série dans des conditions satisfaisantes. Attention toutefois aux accents canadiens : il faut parfois tendre l’oreille pour comprendre les expressions utilisées.
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