Le 26 juillet 2016
Entre les quartiers populaires de Paris et la Tunisie libérée de Ben Ali, Ma révolution nous trace le parcours sincère et dispersé d’un adolescent qui se cherche, malgré un scénario que l’on aurait souhaité plus cohérent.
- Réalisateur : Ramzi Ben Slimane
- Acteurs : Lubna Azabal, Samir Guesmi, Anamaria Vartolomei, Samuel Vincent
- Genre : Drame, Teen movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Memento Distribution
- Durée : 1h20mn
- Date télé : 9 mars 2024 21:02
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 3 août 2016
- Festival : Premiers Plans d’Angers, Festival de Berlin 2016
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Résumé : Alors que l’écho du Printemps arabe résonne encore jusqu’au cœur de Paris, et malgré ses origines tunisiennes, Marwann a d’autres problèmes à gérer : ceux d’un adolescent de quatorze ans qui veut avant tout être populaire à l’école, attirer l’attention de la belle Sygrid et échapper à la pression parentale. Quand il se retrouve accidentellement à la une de Libération, Marwann devient du jour au lendemain le symbole de la révolution de jasmin en France, et le garçon le plus « cool » de son collège. Profitant de la confusion, il décide de tenter sa chance auprès de Sygrid, et pourquoi pas de renouer avec ses racines.
Critique : À l’heure où certains rêvent d’une France franco-française, le réalisateur Ramzi Ben Sliman, français fils d’immigrés tunisiens, signe un film pas toujours maîtrisé mais plein de tendresse sur la complexité du sentiment d’appartenance culturelle, même chez les mieux enracinés. Car Marwan n’a rien à voir avec les « cailleras » de banlieue qui ont fait déjà fait les beaux jours du cinéma hexagonal. Son père est médecin, il vit dans un appartement cossu au pied du Sacré-Cœur, entre des parents aimants et un grand-père polisson et drôle. Il ne s’est jamais posé aucune question sur ses origines. Il parle français, vit en France, est chez lui dans ce quartier typiquement parisien propice aux descentes vertigineuses, à la rigolade et aux flâneries entre copains. Les événements du Printemps arabe lui font prendre conscience de l’existence de sa patrie originelle. Comme il est à l’âge où l’on pense plus aux filles qu’à la politique, il saura habilement profiter de la situation. Ce qui permettra au réalisateur de nous présenter une belle bande de potes allant du leader charismatique au copain un peu trop influençable, sans oublier les filles qui tombent sous le charme de ce nouveau héros dont tout le monde veut être le copain : portrait réussi d’une génération plus portée sur l’apparence et le désir de s’affirmer que sur les différences culturelles.
À force de vouloir étayer son sujet, Ramzi Ben Sliman accumule les scènes inégales et parfois hors sujet, nous faisant perdre de vue le déroulement du récit. Ainsi, les arguments des parents (excellents Samir Guesmi et Lubna Azabal campant un couple digne et lucide) justifiant leur besoin de retour en Tunisie face à leur fils qui, au contraire, affirme haut et fort que leur vie ne peut être envisagée hors de France, capte immédiatement l’intérêt et confirme définitivement l’ancrage de cette troisième génération. La suite du récit, avec le retour en Tunisie et la découverte d’un oncle au comportement puéril et finalement déconnecté de l’histoire de son pays, nous paraît bien fade et surtout sans justification réelle. On reste pantois d’incompréhension.
De ce premier film inabouti mais attachant, on retiendra d’une part un tourbillon joyeux et naïf porté par ce duo de jeunes comédiens (Samuel Vincent et Anamaria Vartolomei) au talent sûr, et d’autre part la chanson aux paroles anti-policières du rappeur Weld El 15 (condamné puis relaxé par la justice tunisienne) rappelant que les révolutions, si elles sont porteuses d’espoir, naissent souvent dans la douleur et la répression.
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