Le 19 septembre 2020
Trois sketches sur l’amour. Eleanor Coppola propose une œuvre datée et passéiste, dont il n’y a pas grand-chose à sauver.


- Réalisateur : Eleanor Coppola
- Acteurs : Kathy Baker, Rosanna Arquette, Chris Messina, Joanne Whalley, Marshall Bell, Cybill Shepherd
- Genre : Comédie romantique
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h31min
- Festival : Festival de Deauville 2020

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Résumé : "Two for dinner" : un couple correspond uniquement par visioconférence. Ils se rendent au restaurant, mais chacun dans le sien, tablette en main ! "Sailing lesson" : un second couple plus âgé décide de faire une petite virée en bateau. Madame n’y connaît rien et Monsieur ne sait pas naviguer. "Late lunch" : une jeune femme qui vient de perdre sa mère invite à déjeuner toutes ses anciennes amies.
Critique : Eleanor Coppola, épouse du grand Francis, documentariste, s’est mise à la fiction à l’âge de quatre-vingts ans avec Bonjour Anne ("Paris Can Wait" 2016). Elle récidive avec ce film et ce n’est pas forcément une bonne idée.
Si les scénarios de ces trois sketches en valent d’autres et recèlent en eux-mêmes leur dose d’humour, il n’en va pas de même de la mise en scène.
Malgré la brièveté des deux premiers segments, quel ennui ! Il faut remonter loin dans le cinéma hollywoodien pour trouver plus ronronnant et convenu. Tous les effets, que l’on voit venir, ont tendance à tomber à plat.
Quant au dernier sketch, qui occupe une bonne moitié de film, il nous ferait presque regretter les deux précédents. Le récit entier se déroule autour d’une table, où chaque protagoniste raconte sa vision de la défunte. C’est inintéressant, même si l’on y a introduit quelques rebondissements : ainsi, l’une des amies avoue, avec beaucoup de regrets et de larmes, avoir eu une liaison avec le mari de la trépassée. On s’attriste aussi de voir les grandes actrices que sont Cybill Shepherd et Rosanna Arquette cantonnées dans de si petits rôles, à la limite de l’insignifiance.
Par rapport aux autres longs métrages présentés en compétition officielle au Festival du film américain de Deauville, parfois inégaux, mais tous ancrés dans leur époque, Love is love is love se distingue, malheureusement. Son académisme est d’un autre temps.