Love gourou

Une comédie complètement barrée dans l’esprit d’Austin Powers, écrite et interprétée par Mike Myers. Certes inégale, mais l’essentiel est là.

L’argument : Pitka est l’un des gourous les plus célèbres du monde. Le deuxième, pour être précis. Ses airs inspirés, ses trésors de sagesse, son aura mystique captivent les foules autant que son abondante pilosité et les insondables dictons et prophéties dont il émaille ses sermons. Ce sage n’a que trois ambitions : instaurer la paix universelle, éclairer l’humanité... et passer au Journal de 20 heures.
Pitka était un petit Américain ordinaire jusqu’au jour où sa famille l’abandonna aux portes d’un ashram et aux bons soins de l’excentrique gourou Tugginmypuddha. C’est dans l’obscur village indien de Harenmahkeester qu’il découvrit les secrets du monde en compagnie de son ami et futur rival, Deepak Chopra. Aujourd’hui, Chopra est le n°1 des gourous, et Pitka arrive à peine à se faire inviter sur les chaines régionales.

Notre avis : Mike Myers et Verne Troyer, alias Austin Powers et Mini-moi, sont de retour avec une comédie dans la droite ligne de la saga culte et, on le devine, des réactions aussi extrêmes et contrastées à la sortie.
Les jeux de mots, à rapprocher dans la forme de l’humour en vogue dans le petit village d’irrésistibles gaulois, j’ai nommé Astérix et Obélix et dans le fond de toutes les comédies adolescentes du type American Pie, sont hilarants du moment que l’on ne se connaît pas d’allergie contre. D’autant que l’univers d’un gourou ainsi qu’on se le représente dans l’imaginaire collectif, à savoir un mélange d’exotisme et de pacotille, se prête particulièrement bien à ce genre d’exercice en permettant d’y greffer à peu près tout et n’importe quoi. Mike Myers, quant à lui, est parfait dans le rôle de Pitka, le gourou obsédé et inspiré qui dispense son enseignement dûment estampillé et copyrigthé (un exemple au hasard, dans la langue de Shakespeare : « BIBLE = Book of Instructions Before Leaving Death »).
Côté malus toutefois, on ne s’étonnera qu’à moitié de la bancalité du scénario dès lors que l’on s’éloigne du cœur du sujet, à savoir le gourou Pitka, non plus que Jessica Alba et Romany Malco ne soient pas les vecteurs idéaux de cet univers très spécial et déjanté. Une mention spéciale toutefois pour Justin Timberlake qui n’hésite pas à casser de bout en bout son image pour endosser le rôle de Jacques Grande, joueur de base-ball canadien prodigieusement doté par la nature et surtout prodigieusement stupide. Après Jeux de dupes, la comédie de George Clooney sortie en avril dernier, le film confirme toutefois que le mélange entre le documentaire sportif et la comédie romantique, peut s’avérer périlleux.
Finalement, peu importe le thème , peut-on dire, du moment que le rythme y est et que les gags font mouche. De ce point de vue-là, Love gourou accomplit sa mission.