Parents paumés
Le 26 août 2010
Un premier film réussi mettant en avant des personnages aussi perdus qu’émouvants.
- Réalisateur : Caroline Strubbe
- Acteurs : Lisbeth Gruwez, Sam Louwyck, Kimke Desart
- Genre : Drame
- Nationalité : Belge
- Date de sortie : 25 août 2010
- Plus d'informations : Le site du distributeur
- Festival : Festival de Cannes 2009
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– Durée : 1h50mn
Un premier film réussi mettant en avant des personnages aussi perdus qu’émouvants.
L’argument : Bettina et Marcus vivent un amour passionné et charnel dans une baraque de chantier au milieu d’une plaine traversée d’immenses pylônes haute tension. Tandis que Bettina aspire à une vie plus conventionnelle, loin des fourneaux de la cantine des ouvriers, leur fillette de 9 ans, Tessa, solitaire, s’occupe en ramassant des objets inattendus, petits bouts de rien qu’elle collecte à l’école buissonnière. Un jour, afin de compléter son équipe de techniciens, Marcus engage un ingénieur hongrois, Szabolcs. Contre toute attente, sa venue providentielle amène un nouvel équilibre à leur existence. Mais un tragique accident vient bouleverser les rêves de bonheur de cette famille en quête d’idéal.
Notre avis : Le premier long-métrage de Caroline Strubbe s’ouvre sur une étendue désertique où s’érige plusieurs rangées de pylônes électriques. Au milieu de ce décor singulier, on y découvre un mobile home, lequel fait figure d’anomalie. Dans le langage courant, la Lost Persons Area désigne une zone (généralement dans un aéroport ou dans une gare) où les personnes qui se sont perdues peuvent attendre. Pour les personnages du film, cette zone est symbolisée par ce mobile home et le chantier qui l’entoure. Un lieu de transition, en attendant de trouver quelque chose de meilleur, mais avec la conscience que l’on ne le quittera peut-être jamais.
- © Minds Meet
Parce que la réalisatrice ne juge jamais ses personnages, le spectateur s’identifie à eux et parvient à ressentir leur peur du changement, de vivre une autre vie. Caroline Strubbe fait même preuve d’une belle compassion en les accompagnant dans leurs hésitations, leurs flottements. A l’évidence, ces personnages ne sont pas de bons parents mais ils font sans doute de leur mieux, même s’ils ne se rendent pas toujours compte des conséquences. De fait, leur fille se retrouve totalement livrée à elle-même, perdue au sein de tous ces adultes. Elle tente de déchiffrer le monde qui l’entoure en collectionnant divers objets, en faisant seule, l’apprentissage de la vie sous le regard parfois accablé de l’ingénieur hongrois (terrible scène où l’enfant s’alimente en trouvant dans les poubelles les restes d’une banane). Bien que ce dernier puisse être vu comme un élément perturbateur, sa présence n’aura finalement pas de réelles conséquences sur cette petite famille (son attirance pour Betty n’est qu’effleurée). Il se fait surtout le témoin de leur existence et s’en nourrit pour se diriger vers une direction opposée lui permettant d’évoluer.
- © Minds Meet
Face à l’immobilisme des parents, Caroline Strubbe choisit judicieusement de ne pas se poser en ayant recours constamment à la caméra à l’épaule, qui donne son mouvement et son rythme au film. La belle lumière (sans éclairage artificiel) met également en avant des corps emprisonnés et chahutés par un statut social auquel il est bien difficile d’échapper. Si Lost Persons Area souffre parfois de quelques longueurs, la mise en scène nous laisse découvrir un regard tendre et fragile sur des personnages perdus mais lucides face à leur incapacité à se libérer.
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- © Les Acacias
Galerie photos
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