Le 21 mai 2022
- Dessinateur : Zhang Xiaoyu
- Collection : NEOPOLIS
- Genre : Science-Fiction
- Editeur : Delcourt
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 4 mai 2022
Une mise en perspective de l’avenir de l’humanité par la science-fiction.
Résumé : Sur Terre, l’instituteur d’un village de montagne isolé tente d’inculquer à ses élèves les principes de la science, sans se douter qu’au dessus d’eux se trame une guerre cosmique qui pourrait consumer le système solaire...
Auteur prolixe, Liu Cixin a encore frappé, et attendez-vous à en entendre parler de plus en plus, tant cette série baptisée en son nom concrétise des albums efficaces pour traiter de la SF d’aujourd’hui. Car c’est bien de la science-fiction contemporaine dont il est question, aux prises avec la réalité (il faudra revenir sur l’autre opus, Pour que respire le désert, pour être raccord avec les déboires écologiques de notre début de siècle) et avec des positions universalistes intemporelles. Ici, à travers une parabole finalement assez courte, le récit met en valeur un travail sous-estimé, celui du professeur, mis en relief par la perspective d’une race extraterrestre terriblement avancée car télépathe et reliée à un réservoir de connaissances collectif. Les élèves, dociles malgré la vie brutale qui les accable et la maladie, plus violente que les coups de bâton, contribuent à rendre le destin du professeur plus héroïque que toutes les guerres qui embrasent les galaxies sans que nous, pauvres fourmis du système solaire, n’en ayons même conscience. On se sent solidaire de ce corps de métier, qui ne cesse d’être rabaissé par le monde politique ou économique, clamant son manque de rendement effectif, ses privilèges imaginés, ses frustrations évidentes. C’est donc un bel hommage qui est ici rendu.
© Delcourt / Zhang
Pour ce qui est du design, le dessinateur Zhang s’occupe de tout. De la race extraterrestre, on ne retient finalement pas grand chose. On songe vaguement aux Protoss d’un StarCraft, mais ce qui accapare l’attention, c’est cette école au toit éventré, les petites lunettes aux verres fissurés, cette montagne pelée où le destin de l’humanité pourrait se jouer, avec trois mômes aux joues efflanqués... La SF est donc ici au service d’un message, sans jouer sur des détails vertigineux, à l’image de ce prologue montrant un monde étranger, une race amphibie exterminée, mais sans bataille fulgurante, sans société détaillée, comme une simple toile de fond tendue loin, dans l’arrière plan, pour ne pas regarder trop ailleurs, pour se concentrer sur l’école et sa maigre lumière.
© Delcourt / Zhang
Belle adaptation d’une nouvelle au service de la science-fiction dans toute sa splendeur, c’est à dire celle qui se met au service du progrès, de l’union et de l’humain face aux défis du futur, Les trois lois du monde installe Liu Cixin dans le paysage européen de la BD avec succès.
106 pages – 19,99 €
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Galerie photos
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