Les Souris du Louvre . T.1 . Le monde caché - La chronique BD

Dans les recoins des lieux les plus illustres se cachent les histoires les plus trépidantes. Joris Chamblain a visiblement été inspiré par les ailes Denon ou Sully, puisqu’il livre ici un récit épique, venu des profondeurs, mêlant l’Antiquité aux rongeurs.

Les peuples de souris, rats et autres nuisibles forment des civilisations qui occupent les alcôves et dédales du plus beau musée du monde, ressemblant aux Grecs ou Égyptiens des temps anciens. Sur fond de guerre inévitable entre ces héros venus d’un croisement entre l’Iliade et Ratatouille, un jeune garçon fait ses photos, ses exposés et se rend à l’école sans souci majeur, mais avec beaucoup de questions. Des menaces, des intrigues et des secrets plus grands se trament entre les personnages, qu’ils soient humains ou souris, et ce premier tome met bel et bien l’eau à la bouche, car il invite à aller voir aussi bien dans les entrailles du Louvre que dans celle d’une bataille d’hoplites Skavens (mais en version gentils).

Joris Chamblain, Sandrine Goalec, Drac / Delcourt

Graphiquement, c’est Sandrine Goalec qui se charge de donner vie, à un jeune écolier banal tout d’abord, à un décor grandiose et reconnaissable ensuite, et enfin à une ambiance de guerre entre diadoques, et coulisses de palais romains. Un cadre propice à la tragédie, qu’un dessin tout en souplesse, malice et finesse vient égayer, détendre tout au long du récit, comme ces anciens, du vieux guide à la retraite à la sage matriarche du conseil des souris, qui guident les jeunes héros vers leurs destinées à la manière d’un conte moderne, ou d’un bon roman d’apprentissage en bande dessinée.

Joris Chamblain, Sandrine Goalec, Drac / Delcourt

Un scénario maîtrisé et un décor ravissant, tous deux faisant rêver, c’est la formule d’un succès annoncé pour Les souris du Louvre, une BD divertissante et qui promet un destin haut en couleurs, artistiques comme historiques, pour une série réjouissante sur tous les fronts.