Le 3 juillet 2017
Comencini signe un film plaisant mais anodin, loin de ses grandes œuvres.


- Réalisateur : Luigi Comencini
- Acteurs : Nino Manfredi, Clive Revill, Françoise Prévost
- Nationalité : Italien
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 1h41mn
- Titre original : Italian Secret service
- Date de sortie : 29 novembre 1978

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– Année de production : 1968
– Sortie DVD : le 27 juin 2017
Résumé : Un héros de la résistance italienne se voit offrir 100 000 dollars pour éliminer un espion sur le point de dévoiler la formule d’une célèbre boisson aux Russes. Mais il est rapidement doublé par d’autres mercenaires cherchant à obtenir la prime.
Notre avis : Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola est pour Comencini une commande, un film qu’il n’a pas choisi et pour lequel il ne s’est apparemment pas engagé, enregistrant assez paresseusement un scénario qui ne dépasse jamais la parodie amusante. Or la parodie, on le sait, fait partie de ces genres difficiles qui demandent un équilibre délicat pour être efficaces. Ici le contrat est à moitié rempli : on sourit souvent, et les idées incongrues sont suffisamment nombreuses pour qu’on ne voie pas le temps passer. D’autant que l’intrigue est plutôt imprévisible : bien malin qui pourra prédire une fin aussi saugrenue, par exemple.
Mais, reconnaissons-le, le film aurait gagné à être raccourci pour être plus percutant et on aurait aimé que Comencini soigne sa mise en scène (peu de gags visuels, rien de particulièrement inventif). Alors oui, on s’amusera de cette équipe de bras cassés qui échoue lamentablement dans chacune de ses missions. De même certaines réparties, certaines mimiques font-elles mouche.
Mais Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola laissait augurer une œuvre plus subtile, avec un générique parodiant habilement James Bond et un prologue très enlevé. Si la suite est un peu plus laborieuse, quelques idées étonnantes (le Coca-Cola comme vecteur de paix et boisson bienfaisante, la sous-traitance catastrophique du meurtre ou la machine de la fin et ses effets) réveillent ponctuellement l’intérêt de ce qui reste un petit film sympathique.
Les suppléments :
Stéphane Roux s’attarde sur la carrière de Comencini et des deux acteurs principaux (6mn30) avec son érudition habituelle. Et on a encore droit à la série de bande-annonces de la collection (15mn).
L’image :
Intensité fluctuante, colorimétrie et piqué décevants, bref la copie, malgré la quasi-absence de parasites, n’est pas de premier ordre.
Le son :
Des deux pistes, la VO est préférable (notamment à cause des épouvantables accents dans la VF), malgré un son relativement étriqué mais parfaitement audible.