Le 10 août 2020
A l’initiative de Carlotta Films, le film Les Révoltés de l’an 2000, nous est de nouveau proposé, ce mercredi 12 août 2020, dans les salles. Un changement notable accompagne cette reprise : c’est la première fois que la version originale (anglo-espagnole) est mise à l’honneur. Le long-métrage Les Révoltés de l’an 2000 a certes un charme un peu désuet, comme l’île de carte postale où les vacances virent au cauchemar. Cependant, par son suspense quant à lui intact, il mérite grandement d’être vu.
- Réalisateur : Narciso Ibanez Serrador
- Acteurs : Lewis Fiander, Prunella Ransome, Luis Ciges, Fabián Conde, Marisa Porcel
- Genre : Fantastique, Thriller, Épouvante-horreur
- Nationalité : Espagnol
- Distributeur : Carlotta Films
- Durée : 1h52min
- Reprise: 12 août 2020
- Titre original : ¿Quién puede matar a un niño?
- Date de sortie : 2 février 1977
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Résumé : Tom (Lewis Fiander) et Evelyn (Prunella Ransome), un jeune couple britannique, partent en vacances avant de donner naissance à un enfant. Tom choisit une petite île espagnole tranquille. Bien que le lieu soit magnifique, quelque chose cloche rapidement. Le bout de terre, à quatre heures de la côte, semble être peuplée exclusivement par des enfants. Des enfants qui n’ont de cesse de rigoler bizarrement. Alors que Tom et Evelyn parcourent l’île à la recherche de personnes majeures, ils voient les enfants se comporter de manière étrange. La réalité est que les enfants sont des tueurs, sans la moindre pitié, pour leurs aînés.
Critique : Le film commence par évoquer des pans noirs de l’histoire contemporaine, en mettant l’accent sur leur impact morbide vis-à-vis des populations civiles, et particulièrement les enfants. Cette entrée en matière est quelque peu déplacée et frise l’indécence par un choix archivistique extrêmement difficile à soutenir. Il y a, lorsque l’on glisse d’un massacre à un autre, un arrêt sur image sur un enfant mort de causes horribles. Chaque pause est ponctuée d’un rire juvénile, le rendant d’autant plus glaçant. Un rire juvénile que nous retrouvons tout au long du film, intensifiant ce qui se joue à travers le microcosme inimaginable d’une île hispanique pressentie pour être un havre de paix, mais sous le contrôle d’une jeunesse sanguinaire ; celle-ci ne poursuit qu’une obsession : tuer tout adulte qui oserait se risquer dans les lieux ou aurait la malchance d’y résider.
Le thriller monte en intensité, peu à peu. L’île paraît déserte, mais calme au départ. Des enfants pêcheurs sont présents, indifférents du moins en apparence, lorsque le jeune couple accoste dans l’île. L’animosité n’est pas immédiate, le déchaînement de violences va aller crescendo. Tom assiste tout d’abord impuissant au tabassage à mort d’un vieillard par une jeune fille lui ayant subtilisé sa canne. Il ne peut sauver ce dernier, choisit de mentir à sa femme pour la préserver. En pure perte. D’autres lieux de convivialité (un bar) ou de service de proximité (le téléphone public) sont vides ou se révèlent des scènes de crime. Il n’y a pas que l’espace public qui soit souillé. On évoquera aussi le sanctuaire religieux : l’église est ainsi le théâtre de jeux macabres. Les enfants sont dépourvus de tout sens moral comme s’ils avaient subi un lavage de cerveau, ils ne respectent plus la moindre autorité.
L’innocence aurait-elle changé radicalement de camp ? Cette fois-ci, c’est l’adulte, qui a le statut de victime. Et cette île est mue par de mauvaises intentions à son égard. Ce lieu isolé préfigure-t-il une revanche de l’enfance sur ceux qui lui donnent certes la vie, mais tout aussi facilement la mort ? Une revanche appelée à déferler sur le continent ? Les plus jeunes n’utilisent même plus la parole lorsqu’ils sont entre eux, tout passe par leur rire comme seul vecteur de communication, mais aussi par des regards hypnotiques pour gonfler leurs rangs.
Tom osera abattre un chérubin pour sauver Evelyn. Ce qui tétanise un moment leurs poursuivants surpris. Le rapport de force va-t-il s’équilibrer ? Le couple arrivera-t-il à s’échapper de cette île, où la peur et la moiteur s’entremêlent, avec une horde d’enfants, au rire défiant et terrifiant, à leur trousse ?
On mentionnera enfin les effets spéciaux, utilisés avec une parcimonie bienvenue, ce qui montre qu’un film d’horreur repose avant tout sur un excellent scénario. et pas nécessairement sur de l’hémoglobine à gogo.
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