Les Nuits d’été - la critique du film

Ennui poli pour ce premier film sélectionné aux Journées des Auteurs du Festival de Venise 2014.

L’argument : Metz, 1959.
Michel, un respectable notaire de province et sa femme Hélène, qui partage son temps entre les œuvres caritatives et l’éducation de leur fils, forment un couple exemplaire. Le tableau serait banal si Michel ne dissimulait un lourd secret : tous les week-end, il s’absente dans sa résidence secondaire, pour devenir Mylène sous le regard de Flavia, travesti expérimenté et ancien camarade de la drôle de guerre. Sous son influence, le lieu devient la Villa Mimi, point de ralliement d’une petite communauté d’hommes qui jouent librement à être des femmes…

Notre avis : Les nuits d’été, premier film de Mario Fanfani, se veut un éloge de la différence en nous présentant un honorable et ambitieux notaire de province soucieux de sa réputation convoitant un siège à la Chambre. Mais ce notaire bien que père d’un enfant et marié à Hélène (Jeanne Balibar) a un secret : il se déguise en femme sous le patronyme de Mylène sans pour autant aimer les hommes et se retrouve dans un milieu interlope avec d’autres hommes partageant les mêmes fantasmes.

Copyright : © Le Pacte
L’intrigue se situe à la fin de années cinquante dans une société rigidifiée dans un certain carcan moral aux idées normatives et préconçues. Le mémorable repas entre amis notables en est un exemple représentatif ; il y est exprimé le mépris des Arabes et des opinions réactionnaires. Sur fond de guerre d’Algérie où règne un certain consensus, la femme du notaire aspire à une certaine libération ; mais Michel se soumettant au conformisme ambiant ne peut supporter que sa femme, lors d’une cérémonie, prenne le contre-pied de l’assistance en rejetant le patriotisme affiché des participants.
Copyright : © Le Pacte
Surfant sur une thématique décidément à la mode après Une nouvelle amie de François Ozon, le travestissement, le film de Mario Fanfani ne réussit jamais à donner une âme à son histoire de corps étrangers à eux-mêmes. Il pèche souvent par manque de rythme, l’histoire s’enlisant dans des scènes répétitives diluant le propos. Bien que les acteurs soient tous excellents notamment Jeanne Balibar et Guillaume de Tonquédec, dans un premier rôle qui change des comédies où on l’a souvent cantonné, Les nuits d’été ne se hisse au final qu’au niveau moyen d’un simple téléfilm.

Copyright : © Le Pacte