A bon mot, bon mot et demi
Le 1er décembre 2018
Une comédie de mœurs sans grande envergure et dont les bons moments sont trop rares.


- Réalisateur : Bob Decout
- Acteurs : Bruno Putzulu, Victoria Abril, Hélène de Fougerolles, Artus de Penguern, Valérie Bonneton
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Espagnol, Français, Belge
- Distributeur : Challlenge Films
- Durée : 1h34mn
- Box-office : 7.814 entrées France / 1.835 entrées P.P.
- Date de sortie : 2 mars 2018

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L’argument : Aurore Langlois, arriviste et cynique, cherche à épouser un ministrable et, pour l’amadouer, décide d’adopter un enfant en Colombie. Rodolphe, un intellectuel rabroué par Agnès dont il est épris et embauché par Aurore, part dans ce pays chercher l’enfant. C’est là qu’il retrouvera Agnès, délaissera les bassesses auxquelles sa proximité du monde politique l’aura confronté, et que tous deux pourront vivre une relation fondée sur des valeurs d’amour et d’humanisme.
Notre avis : Dans cette comédie socio-sentimentale, seule l’introduction est réussie : amusante et vivante, elle nous présente toute une galerie de personnages hauts en couleurs, représentatifs de certains "types" de notre société, et pour lesquels Bob Decout a su trouver les acteurs appropriés (saluons d’ailleurs au passage l’interprétation charmante et drôle d’Hélène de Fougerolles). Et puis, tout va de mal en pis pour le spectateur comme pour le personnage de Rodolphe. On s’amuse de moins en moins, le film s’essouffle, il n’y a plus les surprises du début et les bons mots se font moins bons ou alors on s’y attend trop, allez savoir !
Et comme si le réalisateur pressentait cet essoufflement, il décide de lui-même de nous faire changer d’air et nous emmène en Colombie. Un maigre espoir se profile à l’horizon, la caméra ralentit légèrement, ce qui au passage fait quand même du bien parce qu’on commençait à se sentir oppressé par toutes ces images en forme de clips et ces plans inclinés qui n’ont aucun lieu d’être si ce n’est de donner l’impression au spectateur d’être le passager d’une chenille de fête foraine.
Mais la suite ne vaut guère mieux et l’ennui remplace le rire, l’intrigue, basée sur la naïveté du personnage, ressemble bien à toutes celles qu’on peut voir le dimanche soir à la télé. Le film est toujours aussi bruyant, la musique aussi ringarde et omniprésente, le jeu des acteurs commence également à devenir lassant car leur partition ne se renouvelle plus, et les maigres péripéties ne parviennent pas à redonner vie au film. Heureusement, les "méchants" ne se retrouvent pas le bec dans l’eau, mais c’est tout comme, et le happy end façon comédie musicale aurait pu être touchant en d’autres temps et lieux ; là, il ne sert qu’à nous faire entrevoir qu’on va enfin pouvoir s’échapper pour de bon, et non dans une Colombie de pacotille.
(C) Mate Production, CNC - Coopérative Nouveau Cinéma , Fehrmann Productions