Les Eléphants - la critique + le test DVD

Un film à part, qui séduira ou irritera terriblement.

L’argument : Les destins enlacés d’une poignée de quadra-trentenaires dévorés par la vie. Un regard poétique et attentif sur leurs relations affectives qui s’écrivent au rythme de leur cheminement, en filigrane. Un film choral qui s’attache aux êtres, aux moments de silence et aux turbulences du destin.

Notre avis : A travers le destin de quelques couples, Emmanuel Saada tente de poser un regard neuf sur des thèmes aussi rebattus que la paternité, la jalousie, la séparation ou les relations mère-fille. Pour ce faire, il utilise les moyens cinématographiques les plus éloignés du tout-venant : cadrages décalés, jeux sur le flou et le net, très gros plans, effets de montage, tout en refusant le plus possible les dialogues et les explications. Nous sommes donc des témoins d’une partie de l’histoire que des comédiens aux poses hiératiques ne nous délivrent qu’avec parcimonie. En revanche on les voit attendre, se brosser les dents ou faire la cuisine, boire ou dormir. On sent bien qu’il y a une volonté d’hypnotiser le spectateur par une symphonie du quotidien, en découpant celui-ci en morceaux (les mains, les objets, le cou …) qui devraient rendre compte d’une vision du monde : un monde énigmatique, dont la poésie vient du décalage constant entre la banalité de ce qui est montré et la manière de le montrer.

© Emmanuel Saada
Mais confessons-le, pour notre part le film ressemble davantage à un pensum laborieux au style chichiteux, un exercice de style aussi vain que tarabiscoté et qui dégage un terrible ennui. Les ressorts dramatiques sont exsangues, les personnages falots, les dialogues quand ils existent convenus. On a beau saisir les intentions, admirer certaines compositions, l’ensemble tourne constamment à vide, noyé dans les procédés répétitifs.

Les suppléments :
0
Aucun.

L’image :

Conforme au film, soignée et pointue, elle rend de belle manière compte des choix du réalisateur.

Le son :

Le film reposant sur le silence, il n’est pas étonnant que la piste Dolby Digital 2.0 mette en valeur le bruitage et les rares moments musicaux. Dans le genre, c’est très réussi.