Les écumeurs des Monts Apaches - la critique + le test DVD

Notre avis : Très peu connu, ce western de série est historiquement daté, juste avant le début de la guerre de Sécession, et en fait un moteur narratif intéressant, puisque le vol de diligences prend pour prétexte un sentiment patriotique. Autour de cette intrigue de base, le scénario multiplie les thèmes, même s’il manque d’ambition et de moyens pour les développer réellement ; la distribution elle-même n’est pas très heureuse, tant les acteurs sont de véritables seconds couteaux, certes pas indignes, mais au charisme insuffisant. Il est vrai qu’on ne leur demande pas un registre très nuancé, les caractères et le dialogue étant assez faiblement dessinés.
Pourtant, au milieu de situations stéréotypées, Stage to Tucson (préférons quand même le titre original …) a de quoi satisfaire l’amateur de westerns : d’abord parce que le cinéaste, sans génie aucun, se sort habilement de certaines séquences, et surtout de la poursuite finale en diligence, avec son lot de poussière. Mais c’est dans les étrangetés que le film surprend : la diligence noire et blindée, qui pourrait presque lorgner vers le fantastique, en est la meilleure incarnation ; de même, mais on est ici aux frontières du bon goût, le rôle du chien blanc dépasse de loin la simple utilité. Ces détails saugrenus s’intègrent dans une intrigue plutôt lâche qui ne fait qu’effleurer des thèmes graves : les erreurs de jeunesse, le vieillissement, le conflit entre l’amour et l’idéal. On est étonné de voir à quel point ces thèmes sont sacrifiés : ainsi de Griff, amoureux d’une jeunette, qui renonce à elle en une ellipse désinvolte. De même la rivalité entre les héros n’est-elle jamais un véritable enjeu narratif.

Et pourtant ce western largement prévisible n’est pas sans charme : outre ses quelques originalités, il bénéficie de beaux décors naturels, et, par moments, d’un rythme trépidant qui compense les scènes de dialogues pesants. Mais de toute manière, il s’adresse aujourd’hui aux aficionados du genre, qui ne voudront pas rater cette rareté, preuve supplémentaire de la vitalité du cinéma américain classique.

Les suppléments :
Outre la galerie photos, la petite intervention de Patrick Brion (5 minutes !) est intéressante mais nettement insuffisante ; on aurait aimé avoir des précisions sur le cinéaste, les acteurs ou les scénaristes.

L’image :
En dépit d’un parasite persistant dans les premières minutes, la copie est soignée, stable et bien définie, avec des couleurs chaleureuses.

Le son :
On choisira sans ambiguïté la VO, avec ses dialogues limpides et sa musique pimpante, plutôt qu’une VF certes nettoyée mais au doublage terriblement vieilli.