Le 25 mai 2019
Ce nanar comique, ersatz des Sous-doués, se moque gentiment de l’université. Question humour, il rate tous ses partiels.


- Réalisateur : Christian Gion
- Acteurs : Patrick Bruel, Michel Galabru, Marie Laforêt, Philippe Manesse, André Dupon
- Genre : Comédie, Teen movie, Nanar
- Nationalité : Français
- Durée : 1h26mn
- Date de sortie : 18 août 1982

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Résumé : L’institut de droit et d’études politiques, grande école privée de gestion, est fréquentée par des étudiants qui, très occupés à l’extérieur, se rendent en cours comme on va dans un club. Ils ont aménagé un grand salon sous le dernier rang de l’amphithéâtre. Le directeur s’inquiète de voir leurs résultats baisser constammen
Notre avis : Ce n’est pas du dernier rang, plutôt du sous-sol que nous vient l’humour potache de ce nanar impérissable, où le tout jeune Bruel se compromettait avant de devenir un chanteur et acteur patrimonial. Christian Gion fut, comme tant d’autres réalisateurs franchouillards, un important pourvoyeur de comédies nullissimes, témoignage d’une époque aujourd’hui révolue, où les jeunes générations de rigolos côtoyaient leurs aînés qu’on ne dira pas si glorieux. Parmi eux le légendaire Michel Galabru, qui incarne un pitoyable professeur de faculté, suffisamment débile pour se laisser berner par ses étudiants, dont l’unique motivation est de tricher. Sortie au même moment que les Sous-doués en vacances, cette pantalonnade surfe de manière opportuniste sur un genre en soi -la comédie scolaire-, mais avec un tel degré de ringardise et d’indigence que sur le même sujet, la farce de Patrick Schulmann, P.R.O.F.S semble un chef-d’œuvre de Billy Wilder. Affligeants de bout en bout, les gags paraissent une synthèse des Charlots qui auraient croisé le cinéma de Jean Girault, en se léchant un doigt de crème patissière, parce qu’évidemment tout se finit par des tartes dans la figure, pas façon slapstick, plutôt fin de banquet à Beaufland. Et l’on ne peut pas dire qu’en s’exportant chez nos amis anglais, l’humour prenne des teintes plus absurdes : au contraire, on a le droit à un entraînement de rugby absolument consternant où se compromet le mythique Walter Spanghero, plus doué dans son sport d’élection que dans l’humour hexagonal. Et que dire de Marie Laforêt, dont la présence paraît totalement hors de propos ? Restent quelques visages sympathiques, aujourd’hui oubliés, ceux d’Henri Guybet -un habitué des nanars-, de Patrice Minet et de Philippe Manesse, des historiques du Café de la Gare, en somme. Quelques fâcheux diront "des seconds couteaux", en supposant que Sotha, Bouteille ou Dewaere n’auraient jamais participé à une telle entreprise.