Les chèvres de ma mère - le test DVD

Un documentaire émouvant, témoignage d’une société rurale en pleine mutation, reflet d’une époque de remise en question et de doutes dans nos campagnes. Un joli succès en salle qui retrouve le cœur des spectateurs en DVD avec des suppléments de qualité.

L’argument : Sophie Audier nous invite au cœur des Gorges du Verdon où sa mère s’apprête à prendre sa retraite. Une histoire poignante doublée d’un témoignage sur les mutations du monde agricole.

Le film : Alors que la réalisatrice, Sophie Audier, avait décidé de quitter les Gorges du Verdon, le cinéma la renvoie vers les majestueux plateaux de cette région, pour filmer sa mère et son troupeau de chèvres à l’heure où celle-ci décide de partir à la retraite. Le documentaire qui en résulte est le témoignage de ce saisissant passage de relais, d’une succession qui s’incarne dans une apprentie chevrière. Fort de ses qualités, le métrage remarqué au Festival du film d’environnement en 2014, et Grand Prix du Jury du festival 2 Valenciennes en 2014, a connu une carrière sur la durée dans les salles, avec 37.000 entrées dans un circuit limité, multipliant par 3 sa première semaine, signe d’un bouche-à-oreille très favorable. Son édition DVD saura plaire aux amoureux de la nature française et aux spectateurs qui ont découvert le film en salle, en proposant un supplément de 50mn qui retrouve les protagonistes un an et demi après (voir bonus plus bas).

La critique : ICI

Les suppléments :

Ce documentaire, poignant témoignage d’une forme de ruralité touchant à sa fin, est accompagné de cinq suppléments. Passons rapidement sur la bande annonce (2 min) et la captation filmée de la présentation du documentaire à Trigance (6 min) pour aller à l’essentiel, trois interviews, permettant de prolonger l’expérience en partant une nouvelle fois à la rencontre des protagonistes.
Le premier supplément (20 mn) donne la parole à la réalisatrice, Sophie Audier, lui permettant notamment de contextualiser sa démarche et de mieux appréhender sa volonté de filmer les derniers instants d’un travail hors les normes et d’une succession auquel elle n’a pas souhaité prétendre.
Le second supplément (20 mn) est consacré à Maguy. On retrouve cette femme, plus d’un an et demi après la cession de ses terres et de son troupeau à Anne Sophie ; Une femme presque apaisée mais toujours animée par un discours fort lui ayant permis de fuir la ville pour s’installer sur le plateau, de garder le capte, de s’affranchir des normes et des contraintes pour atteindre une forme d’accomplissement.
Le troisième supplément (11mn) donne la parole à Anne-Sophie. Elle montre sa détermination face aux épreuves et s’inscrit comme une digne héritière de Maguy. Elle semble bientôt arrivée au terme de son long chemin faisant d’elle une véritable chevrière.

L’image :

Ici, il n’est pas question de donner dans la belle image vide de tout sens mais de témoigner d’un environnement, d’un choix de vie et d’une époque. Le résultat visuel est donc celui d’un documentaire privilégiant le fond à la forme. On saluera la capacité de la réalisatrice à capter les moments simples et fugaces de la vie à la campagne ainsi que son sens du repérage permettant de capter la beauté de ce plateau des gorges du Verdon. Le DVD suit sereinement le point de vue de la caméra, offrant une image propre et relativement précise, ne pouvant palier l’étroitesse du budget et des conditions techniques de départ. Une copie tout à fait correcte.

Le son :

Le DVD propose un son en 2.0 et 5.1 ainsi que des sous-titres et l’audio description. Au regard des moyens matériels volontairement dépouillés, à savoir deux micros, sans équipe, afin de garder la proximité nécessaire à la confidence selon les souhaits de la réalisatrice, le résultat sonore est de très bon aloi pour la partie documentaire.
S’agissant des suppléments, le rendu est pleinement satisfaisant, quoique, étrangement, l’interview de la réalisatrice pâtit d’une prise de son peu agréable rendant parfois le propos difficilement intelligible ; rien toutefois de dramatique.