Les bêtises - la critique du film

Un premier film inégal qui déçoit par son manque de rythme.

L’argument : François, la trentaine, lunaire et maladroit, est un enfant adopté. Pour rencontrer sa mère biologique, il s’introduit dans une fête organisée chez elle, se faisant passer pour le serveur. Il se retrouve alors au service d’une famille dont il ignore tout, la sienne.

© 2015 Asa Films Rezo Productions

Notre avis : Rose et Alice Philippon sont toutes deux diplômées en cinéma (Alice de l’ENS Louis-Lumière en photographie, Rose du département scénario de la Fémis). A l’instar des frères Coen ou des frères Dardenne, leur envie de faire des films ensemble s’est révélée dès l’enfance, et a grandi avec le temps, jusqu’à se concrétiser avec ce premier long-métrage : Les Bêtises, une petite comédie, sans prétention aucune, qui souffre d’un manque général de dynamisme.

© 2015 Asa Films Rezo Productions

Le sujet du film en lui-même est n’est pas inintéressant : un jeune homme maladroit part sur les traces de sa mère biologique qu’il n’a jamais connue. Il s’introduit chez elle lors d’une fête en se faisant passer pour un serveur expérimenté et enchaîne les gaffes. Tout ceci semble, a priori, très prometteur. On entre dans la salle avec l’idée de se payer une bonne tranche de rigolade. Malheureusement, on déchante vite. Le rythme de l’action joue aux montagnes russes, quelques gags légers s’enchaînent, mais la dynamique comique ne dure jamais longtemps, et l’on retombe très vite dans des scènes dialoguées un peu molles ou dans des séquences musicales lancinantes. La prestation des acteurs divise aussi. Si Jérémy Elkaïm est souvent truculent (La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli ou Polisse de Maïwenn), l’on ne peut pas dire que le personnage de François, ce trentenaire sympathique et tête en l’air, soit son meilleur rôle. Ses multiples boulettes et maladresses – très contrôlées mais guère naturelles – ne rivaliseront pas avec celles de Pierre Richard ou de Charlie Chaplin ; il parle, chante et danse sans véritable entrain, de façon désincarnée, comme s’il était absent. Sara Giraudeau est plus convaincante. Son jeu, précis et juste, lui permet de donner une véritable identité au personnage de Sonia. Quant aux autres acteurs, parmi lesquels Jonathan Lambert, Jacques Weber ou Anne Alvaro, ils font ce qu’ils peuvent pour donner un semblant de consistance à leurs rôles.

© 2015 Asa Films Rezo Productions

Si l’on devine une belle complicité entre les deux réalisatrices et une ambiance de tournage sans doute très conviviale, l’ensemble ne parvient pas à maintenir la cadence pour surprendre et amuser les spectateurs. Malgré de belles idées de scénario et de mise en scène, le rythme irrégulier, le caractère peu engageant des protagonistes (à l’exception de Sonia) et les gags mécaniques rendent l’ensemble assez fade. Dommage.