Le 11 janvier 2013
Une mise en scène impeccable pour cette pièce retorse et cruelle.


- Réalisateur : François Chatel
- Acteurs : Richard Berry, Denise Gence
- Genre : Théâtre
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 51mn

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– Date de l’enregistrement : 1978
– Mise en scène : Jean-Luc Boutté
– Avec : Dominique Rozan, Gérard Giroudon, Catherine Hiegel, Dominique Constanza
Une mise en scène impeccable pour cette pièce retorse et cruelle.
L’argument : A l’occasion du mariage d’Eraste et d’Angélique, les valets sont appelés à jouer un petit divertissement impromptu orchestré par Merlin. Ces acteurs improvisés distinguent mal sentiments affectés et réalité. Parallèlement, pour son seul plaisir, Mme Amelin feint l’annulation du mariage pour s’amuser des réactions des autres protagonistes.
Notre avis : Il pouvait paraître étonnant que Jean-Luc Boutté, comédien que son charisme entraîne plutôt vers des emplois "sérieux" (voir Lorenzaccio ou Horace), s’intéresse aux Acteurs de bonne foi, texte concis et d’esprit comique. Mais sa mise en scène est aussi minutieuse, rusée et précise que la langue du dramaturge. Derrière le bon mot et le rire galant affleure, comme un coup de poignard, la violence secrète des rapports sociaux et des blessures amoureuses. Le quatuor d’acteurs convoqué pour incarner les protagonistes, avec en tête les brillantes Dominique Constanza et Catherine Hiegel (dont on a pu apprécier récemment l’énergique mise en scène de L’Avare) sert merveilleusement l’esprit de cette pièce d’une acidité parfois cruelle, tissée de faux semblants. Avec l’apparition notable d’un Richard Berry machiavélique à souhait. Seul regret : la captation s’essaie à des gros plans maladroits, sans doute pour donner plus d’intensité à un ensemble qui, par la simple virtuosité de son rythme, n’en avait pas besoin.
Les suppléments :
Aucun bonus n’est proposé. C’est dommage car la pièce est courte et stimulante, ouvrant à de nombreuses pistes interprétatives.
L’image :
Suffisamment nette pour que l’on apprécie à sa juste valeur la précision de cette mise en scène. Les couleurs ne sont pas trop ternes. Le format 4/3 se regarde agréablement et met presque en valeur l’espace scénique, dans la mesure où celui-ci se veut resserré et quelque peu inquiétant.
Le son :
Les timbres sont mis en valeur grâce à la propreté du mono, qui accroche de temps à autre mais ne fait jamais faiblir le rythme d’ensemble.