Le 17 juillet 2013
Ni réaliste, ni poétique, le cinéma de Lauzon empreinte une démarche visionnaire et opte pour une surenchère de symboles, sans jamais verser dans l’excès et le kitsch.
- Réalisateur : Jean-Claude Lauzon
- Acteurs : Julien Guiomar, Gilbert Sicotte, Maxime Collin, Ginette Reno, Yves Montmarquette
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Canadien, Québécois
- Editeur vidéo : Artus films
- Durée : 1h47mn
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 16 septembre 1992
- Festival : Festival de Cannes 1992
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Résumé : Enfant des quartiers pauvres de Montréal, Léolo est un garçon normal. Pourtant, il évolue dans une famille où les membres enchaînent les séjours en hôpital psychiatrique. Pour oublier ses soucis, le jeune s’est créé son propre univers...
Notre avis : Vaguement autobiographique, Léolo a été le deuxième long métrage de Jean-Claude Lauzon (1953-1997), cinéaste québécois déjà auteur de Un zoo la nuit (1987). Succès d’estime à sa sortie, le film s’impose avec le recul comme une œuvre fascinante, et fait d’autant plus regretter le décès prématuré du cinéaste. À mi-chemin entre le Fellini de Roma, le Truffaut des 400 coups et le Jeunet de la meilleure période, le récit permet de suivre les aventures tragi-comiques de Léo Lauzon, un pré-ado montréalais. Vivant dans un quartier pauvre de la ville, Léo est entouré d’une famille déjantée, dont un grand-père (Julien Guiomar) qui manque de le noyer et un grand-frère déficient mental. Ce dernier, après avoir été humilié et physiquement agressé par un caïd local, décide de se constituer un corps d’athlète en prévision d’une vengeance future. Persuadé que sa mère (Ginette Reno) l’a mis au monde après avoir été fécondée par un Sicilien et une tomate contaminée, Léo est un rêveur qui s’invente une existence fantasmatique. Celle-ci est peuplée de créatures libidineuses, de jeunes gens glauques s’adonnant à des jeux pervers et de paysages italiens sauvages et ensoleillés. Inclassable, ce film de Jean-Claude Lauzon ne cherche pas à mettre les spectateurs dans sa poche par des procédés consensuels. Le malaise qui émane de Léolo, avec ses vieillards rongés par le démon du midi, ses rats peuplant des lavabos mal nettoyés, ou ses viandes rouges que l’on planque dans des endroits intimes, est tout sauf sobre et nuancé. Le cinéaste part de clichés sur une populace composée d’« affeux, sales et méchants », mais pour mieux les déstructurer et imposer sa vision désenchantée du monde. Ni réaliste, ni poétique, le cinéma de Lauzon empreinte une démarche visionnaire et opte pour une surenchère de symboles, sans jamais verser dans l’excès et le kitsch.
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