I.A.
Le 19 janvier 2015
Production indépendante, Léa, un ange dans ma maison joue sur les fantasmes qu’engendrent la science et l’émotion.


- Réalisateur : Jacques-Hervé Fichet
- Acteurs : Stephan Petit, Lou-Emilie Alves, Jacques-Hervé Fichet
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Durée : 01h26mn
- Date de sortie : 21 janvier 2015

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Production indépendante, Léa, un ange dans ma maison joue sur les fantasmes qu’engendrent la science et l’émotion.
L’argument : Un scientifique, Cal Zimmerman, est interrogé au sujet d’une expérience qu’il aurait menée deux ans auparavant. À cette époque, Abel, un homme fortement investi dans sa carrière au service d’un laboratoire de recherche scientifique, perd subitement sa femme et sa fille unique. Il traverse une période sombre de deuil et de solitude quand sa vie se voit bousculée par l’arrivée d’une enfant à l’image de sa fille. Bouleversé, il refuse de perdre la raison et affronte cette présence, apprenant à faire connaissance avec elle.
Notre avis : Tourné avec un budget chiche de 200 000 euros, Léa, un ange dans ma maison est un avatar du crowdfunding. Rendu possible grâce à ce mode de financement participatif, le film produit et réalisé par Jacques-Hervé Fichet dément les spasmes de ce genre français agonisant. Le cinéaste, réalisateur au service audiovisuel du CERN, s’inspire d’un reportage sur un Gepetto moderne créant un robot pour pallier à sa solitude.
© Droits Réservés
Bâtissant son propos sur une citation de Rabelais, le long-métrage se propose de démontrer de laboratoires en bureaux d’études expérimentaux que « science que sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Thriller scientifique, Léa, un ange dans ma maison s’inspire directement des cadors du genre outre-atlantique. Le mélange de plans fixes et de séquences en caméra portée aboutit à un étrange brassage visuel franco-américain.Tantôt ultra contrastée, tantôt surexposée, la luminosité laisse perplexe.
Le rendu final souffre du peu de moyens alloués à la production. Le rendu terne, la direction d’acteur confuse, la mise en scène accommodante congestionnent le long-métrage. Au lieu de porter son oeuvre à la croisée des genres cinématographiques, le metteur en scène aurait peut-être pu jouer sur un seul des registres et miser sur une gestion intransigeante des détails.
© Droits Réservés
Léa, un ange dans ma maison n’est pourtant dénué ni de qualités, ni de bonnes intentions. Qu’il s’agisse de rivalités shakespeariennes ou de considérations sur le clonage, le film répond à un désir très français de pousser la science dans des retranchements sensibles. Les paysages gessiens, jurassiens et lémaniques font toute la poésie de cette production laborieuse mais généreuse.