Franky et ses drôles de dames
Le 9 septembre 2015
Panne sèche. La dernière production EuropaCorp, à la fois terne et clinquante, shootée à la gloire de l’Audi S8, ne suscite rien d’autre que de l’indifférence.


- Réalisateur : Camille Delamarre
- Acteurs : Ray Stevenson, Radivoje Bukvić, Ed Skrein, Loan Chabanol, Gabriella Wright
- Genre : Action, Nanar
- Nationalité : Français, Chinois
- Distributeur : Europa Corp
- Durée : 1h37mn
- Date télé : 9 janvier 2025 23:30
- Chaîne : TFX
- Titre original : The Transporter Refueled
- Date de sortie : 9 septembre 2015
- Voir le dossier : La saga du Transporteur

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Frank Martin, un ex-mercenaire des forces spéciales, est aujourd’hui spécialisé dans le transport de colis top secrets pour des clients pas toujours recommandables. Alors que son père lui rend visite dans le sud de la France, Frank se retrouve entraîné dans un braquage par Anna, cliente mystérieuse et manipulatrice, et ses trois partenaires. Précipité au cœur d’une vendetta impitoyable menée par ces quatre femmes fatales, et tandis que l’ombre de la mafia russe plane sur la Riviera, Frank devra plus que jamais faire appel à ses talents de pilote et de séducteur.
- © EUROPACORP – TF1 FILMS PRODUCTION
Critique : Alors qu’on restait sans nouvelle de la saga du Transporteur sur grand écran depuis 2008, voilà que Besson et son écurie EuropaCorp relancent le personnage de Frank Martin en nous proposant de suivre ses déboires de jeunesse. Pour un départ sur les chapeaux de roue, il faudra repasser puisque d’emblée, l’absence de Jason Statham, figure iconique indissociable que l’on prête à l’as du volant bagarreur, se fait sentir. Il est remplacé par le peu bankable mais beau gosse Ed Skrein, pas franchement taillé pour la relève il faut bien l’avouer (son principal fait d’arme repose sur un rôle dans la série Game of Thrones) ; cette nouvelle direction peine à rassurer bien avant d’embrayer pour passer la seconde. On a un script fainéant, en manque de cohérence, bâti sur des dialogues à la platitude record. Le casting est shooté au formol et notre livreur express, épaulé par son papa (joué par un Ray Stevenson multitâche et séducteur invétéré passant sans encombre du statut d’otage à celui de 007 tout terrain...), doit venir en aide à une bande de prostituées souhaitant se sortir des griffes de la mafia russe. Tout ce qui faisait le sel des premiers volets, à savoir cascades en voiture invraisemblables, punchlines assassines, corps à corps aussi fun que musclés, existe toujours mais semble s’être considérablement affadi.
- © EUROPACORP – TF1 FILMS PRODUCTION
Et pourtant, le yes man Camille Delamarre (déjà aux commandes pour Besson de Brick Mansions, reboot US de Banlieue 13), tente de faire jouer la bonne volonté, privilégiant à maintes reprises la vraie tôle froissée à la soupe numérique, de courses-poursuites en carambolages spectaculaires. Le montage, qui n’est pas aussi hystérique que chez Olivier Megaton (l’homme à la manœuvre du troisième volet), nous permet d’assister à un spectacle visuellement honnête, mais hélas miné par un côté macho frimeur très agaçant (on est sur la Côte d’Azur alors il faut forcement des top models à chaque coin de rue et du clinquant de partout...). Ici la Audi S8 vous vend du rêve, filmée sous toutes les coutures façon clip matraquage de promotion automobile. Alors certes, le bolide a de la gueule, mais pour tomber sur ce genre de chose il n’y a qu’à allumer son téléviseur et attendre sagement les pages de publicités ou alors mettre en route une vidéo sur YouTube.
Bref, en dépit d’un défilé d’images très propres, Le Transporteur rebooté en a moins sous la pédale d’accélérateur et pâtit d’un réel manque de hargne comparé à ses prédécesseurs. Ed Skrein n’est pas et ne sera jamais Jason Statham, et ce numéro de série est bien parti pour rejoindre la série télévisée de 2012 portée par Chris Vance. Aux oubliettes après deux saisons plus ou moins convaincantes.