Le 21 avril 2021
Tiré d’un fait réel, le téléfilm d’Anna Justice dissout la substance d’un récit hors normes dans une mise en scène académique.
- Réalisateur : Anna Justice
- Acteurs : Dagmar Manzel, Alice Dwyer, Mateusz Damiecki
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemande
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 21 avril 2021 13:30
- Chaîne : Arte
- Titre original : Die verlorene Zeit
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Résumé : Un jeune homme et une jeune femme se sont connus et aimés dans le camp d’extermination d’Auschwitz. La fin de la guerre va les séparer durant de longues décennies...
Critique : L’histoire d’amour est réelle et elle étreint le cœur : Jerzy Bielecki et Cyla Cybulska, deux détenus du camp d’extermination d’Auschwitz, se sont connus et aimés dès leur première rencontre. Le prisonnier politique de confession catholique et la jeune juive déportée avec toute sa famille seront pourtant séparés pendant des décennies, à la fin de la guerre, avant de se retrouver... en 1982.
Le souvenir de toi évoque l’incroyable destin de ces deux êtres, entre passé et présent, des États-Unis à la Pologne, l’héroïne tenant le registre de ses souvenirs, dans un mouvement rétrospectif qui est le témoignage d’une fidélité à la mémoire, en même temps qu’une quête, percutée par une incroyable nouvelle : la réapparition de cet homme autrefois aimé, que Cyla croyait mort.
La mise en scène dit l’enfer du camp à travers une caméra le plus souvent instable, qui multiplie les travellings empressés, privilégie les ombres pour dissimuler la clandestinité des actes proscrits, habille la menace omniprésente de quelques mouvements d’archets sur des violoncelles idoines ou d’inquiétantes percussions au rythme de marche militaire. La fuite des prisonniers est évidemment filmée caméra sur épaule et les moments de pause au milieu d’une nature amie trouvent naturellement des violons pour les illustrer. Et puis, le tempo du récit se ralentit, étirant plusieurs séquences jusqu’à l’ennui. En parallèle, les scènes new-yorkaises ont l’air issues d’un médiocre soap-opéra.
Rien ne surprend dans cette reconstitution formellement académique, qui aseptise le contenu du récit et verse volontiers dans le sentimentalisme. Dommage. Il y avait tellement mieux à faire avec un sujet aussi fort.
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