Brise légère, force 1 à 2
Le 9 mars 2005
Un premier long métrage plutôt touchant mais qui ne va pas au bout de ses promesses.


- Réalisateur : Guillaume Pixie
- Acteurs : Linda Hardy, Frédéric Diefenthal, Guillaume Pixie, Laurent Schilling
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa

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– Durée : 1h15mn
Un premier long métrage plutôt touchant mais qui ne va pas au bout de ses promesses.
L’argument : Félix est souffleur depuis qu’il a repris la vocation paternelle. Amoureux de la costumière, Clara, il la conquiert par ses jolis mots. Mais lorsque celle-ci découvre qu’il a tout écrit à l’avance, c’est la rupture. In extremis, Félix, par sa spontanéité maladroite, parvient à revenir dans son cœur.
Notre avis : La volonté d’originalité est donnée dès le début par ce réalisateur-acteur qui parle comme au théâtre et prend des faux airs de Jean-Louis Barrault. Clairement construit en deux temps (le trou puis le grand air), on le sent plus à l’aise dans la seconde partie. Tout le début, s’il regorge de trouvailles visuelles et verbales, manque de verve et l’on ne peut s’empêcher de penser aux films de Jeunet et Caro, trop pour ne pas en regretter la folie joyeuse, les couleurs et les sons. Ici, le personnage et ses lubies paraissent ternes, ses répliques solitaires trop fabriquées. En revanche, la scène du restaurant, où Félix invite Clara, donne l’envergure nécessaire à ce scénario, et les gags multiples comme les télescopages donnent du poids à la romance. Sans doute la belle Linda Hardy n’est-elle pas étrangère à ce dégel. Mais il s’agit aussi et surtout d’une aération, dans l’espace comme dans les dialogues, plus souples, dont avait besoin le film.
Parallèlement à cette scène, se déroule la soirée d’un autre couple, Philippe et Mélanie, on ne peut mieux assortis bien que Philippe dans un premier temps refuse de le voir. Là encore, on pense à un autre réalisateur, Billy Wilder, et à l’antagonisme des couples Marylin Monroe/Tony Curtis d’une part, Jack Lemmon/Joe Brown d’autre part, dans une double scène de Certains l’aiment chaud. Et là encore, la comparaison s’avère néfaste au duo secondaire du Souffleur, au tango nettement moins drôle et endiablé. De manière générale, puisque les références théâtrales et cinématographiques semblent multiples, on aurait aimé que le réalisateur en joue davantage et plus ostensiblement, dans un feu d’artifice de citations et de clins d’œil. Son film gentillet et tendrement original y aurait certainement beaucoup gagné..