La planète des pingres
Le 29 octobre 2014
Collaboration du duo mythique Charlton Heston & Franklin J. Schaffner qui nous offrira plus tard La Planète des Singes, Le Seigneur de la Guerre pose les bases de leurs œuvres futures sans pour autant être aussi abouti.
- Réalisateur : Franklin J. Schaffner
- Acteurs : Charlton Heston, Guy Stockwell, Richard Boone, Maurice Evans, Rosemary Forsyth
- Genre : Drame, Action, Historique
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h59mn
- Titre original : The War Lord
- Date de sortie : 4 février 1966
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– Sortie blu-ray : le 21 octobre 2014
Collaboration du duo mythique Charlton Heston & Franklin J. Schaffner qui nous offrira plus tard La Planète des Singes, Le Seigneur de la Guerre pose les bases de leurs œuvres futures sans pour autant être aussi abouti.
L’argument : Au onzième siècle, sur la côte normande, à quelques kilomètres de la Mer du Nord. Alors que la région est régulièrement en proie aux pillages et aux raids meurtriers des Frisons, un peuple germano-nordique, le Duc de Normandie offre en signe de reconnaissance à Chrysagon, l’un de ses meilleurs chevaliers, un vaste domaine constitué de terres pour la plupart ingrates car marécageuses, d’un village, et d’un château. Vainqueur des armées du Prince de Frise, le nouveau maître de la région tombe amoureux d’une jeune paysanne, sur laquelle il fait valoir le droit de cuissage le soir de ses noces. Tandis que gronde la colère des villageois conduits par le fiancé de la belle rendu fou de douleur, Chrysagon doit faire face à une contre-attaque de l’ennemi...
Notre avis : Le réalisateur Franklin J. Schaffner et Charlton Heston, une association qui nous a donné l’une des grande dates de l’histoire du cinéma de science-fiction avec La Planète des Singes en 1968. Ce n’était pourtant pas leur première collaboration. En plus de quelques productions télévisuelles, ils avaient déjà signé ensemble un long-métrage en 1965 : Le Seigneur de la Guerre. Un drame médiéval qui ne cesse d’évoquer son futur rejeton : de l’arrivée dans un territoire inconnu et hostile aux pratiques étranges, jusqu’à certaines lignes de dialogues qui seront directement transposées dans l’univers de science-fiction bien connu. Pourtant, malgré ses qualités évidentes, Le Seigneur de la Guerre fait véritablement office de brouillon et essuie de ce fait quelques erreurs de jeunesse qui seront corrigées par la suite. Car si Franklin J. Schaffner est déjà plus qu’expérimenté en 1965, il n’est pas encore le réalisateur qui nous offrira Patton et Papillon.
Tiré d’une pièce de théâtre de Leslie Stevens et réalisé par un habitué de la télévision, le film sort rarement de ce carcan statique et formellement peu ambitieux. Quant à Charlton Heston, figé et détestable, il est bien impossible de ressentir quelque empathie envers lui. Difficile en effet d’apprécier un seigneur médiéval assoiffé de religion, qui trahi toutes ses promesses et qui exerce le droit de cuissage sur ses sujets. Si un protagoniste antipathique n’est pas un problème en soit, les efforts déployés par le scénario pour nous faire apprécier le personnage de Chrysagon tombent désespérément à plat. Mais celui qui vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît, c’est Guy Stockwell. Dans le rôle classique du petit frère jaloux et maléfique, il arrive, contrairement à Heston, à humaniser son personnage de psychopathe caricatural. Une performance particulièrement délectable.
Car tout n’est pas à jeter dans Le Seigneur de la Guerre, loin de là. Les cascades impressionnent toujours malgré un siège final longuet. Les décors médiévaux, tous droits sortis d’une production Technicolor des années 50, ont gardé tout leur charme, merveilleusement complétés par des arrière-plans crépusculaires à la colorimétrie unique. Un emballage très hollywoodien qui contraste habilement la dureté du récit. La bande originale de Jerome Moross est relativement inégale, souvent pompière et peu inspirée, elle prend néanmoins parfois des airs épiques proches du futur travail d’un certain Basil Poledouris. Quant à la thématique au cœur du récit de la rencontre entre une chrétienté bouillonnante face à des traditions druidiques sur le déclin, elle est traitée avec intelligence et sans moralité malvenue. Le Seigneur de la Guerre ne manque donc pas de qualités mais quelques maladresses de jeunesse de la part de Schaffner et une envie vaine de mélodrame font que le film atteint rarement ses objectifs. Il reste néanmoins un visionnage fascinant pour tout cinéphile avide de découvrir les origines d’une collaboration qui sera vouée à nous éblouir.
- © Sidonis
LE TEST BLU-RAY
Une édition un peu maigre en suppléments mais qui procure néanmoins un emballage très satisfaisant au film qu’elle accompagne.
Les suppléments :
Le gros morceau est un documentaire de 49 mn sur Charlton Heston produit pour la télévision en 1995. Pas particulièrement inspiré, il propose quelques informations intéressantes sur la vie de l’acteur mais est d’une pertinence discutable. On retiendra surtout la présentation du film par Patrick Brion qui malgré sa courte durée (9mn) est très informatif sur Le Seigneur de la Guerre. Une galerie de photos de promotion complète le programme.
L’image :
La copie proposée est globalement propre et agréablement restaurée. La colorimétrie très chaude du film est bien retranscrite et contrastée. Toutes les séquences ne sont malheureusement pas logées à la même enseigne et certaines scènes d’action ainsi que le générique sont de qualité clairement moindre, surexposées et mal nettoyées. Ces moments restent heureusement peu nombreux.
Le son :
La VO et la VF ont droit chacune à une piste DTS-HD Master Audio 2.0 de très bonne qualité qui fait bien prendre vie aux différents environnements médiévaux du film. La VF, monotone et caricaturale, est cependant à éviter.
Galerie Photos
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