L’habit ne fait pas le moine
Le 7 mars 2003
Un thriller baroque au charme désuet, qui met en scène un prêtre au passé trouble et deux sœurs jumelles liées par un pacte mystérieux. Exotique mais emphatique
- Réalisateur : Graham Guit
- Acteurs : Carmen Maura, Gérard Depardieu, Élodie Bouchez, Isaac Sharry
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
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– Durée : 1h35mn
Un thriller baroque au charme désuet, qui met en scène un prêtre au passé trouble et deux sœurs jumelles liées par un pacte mystérieux. Exotique mais emphatique.
Soeur Sarah est accueillie d’urgence dans un dispensaire brésilien pour d’inexplicables douleurs. Le prêtre-médecin Joachim (Gérard Depardieu), intrigué par le secret absolu qui entoure la jeune femme, mène son enquête. Il découvre que Sarah a une sœur jumelle, Gaëlle, emprisonnée en France pour le plus terrible des crimes. Le silence qu’observent les deux sœurs (toutes deux interprétées par Elodie Bouchez) attise la curiosité de Joachim. Il veut connaître le lien mystérieux qui les unit.
La gémellité de Sarah et Gaëlle est l’occasion de superposer des images jumelles, qui se répondent, du Brésil à la France, du monde des carmélites au monde carcéral, de la douleur de l’une à la douleur de l’autre. C’est sans doute l’intérêt majeur de ce film, avec bien sûr la belle prestation d’Elodie Bouchez, dont le visage est suffisamment expressif pour endurer le silence. Il y a en effet peu de dialogue puisque le scénario est basé sur une histoire de non-dit. Ce qui impose une écriture visuelle. Comme pour palier ce manque de mots, la musique est omniprésente et très, voire trop forte. Si elle est bienvenue dans les scènes presque oniriques pour soutenir une tension, un suspense, elle envahit l’image là où le spectateur aurait aimé entendre les silences. Car l’histoire ne manque pas de susciter la curiosité.
Adapté du roman Sacré et profane de Marcelle Bernstein, ce thriller est dans l’ensemble plutôt bien ficelé (avec un dénouement hitchcockien), et mêle habilement les genres et les milieux. L’idée qu’un personnage, le prêtre Joachim, se sauve lui-même en sauvant les autres, est un bon fil directeur. C’est ce qui permet au spectateur de s’impliquer dans la résolution de l’énigme, de croire à la détermination de Joachim. Du coup, les meurtres commis dans les vingt dernières minutes annulent l’intrigue. Pourquoi en avoir rajouté ? Fallait-il impérativement qu’il y ait à la fois de l’amour, du sexe et de la violence ?
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