Le 12 août 2022
Le dernier film de Louis de Funès est un naufrage comique. Une triste fin de carrière.


- Réalisateurs : Jean Girault - Tony Aboyantz
- Acteurs : Christian Clavier, Michel Galabru, Louis de Funès, Claude Gensac, Maurice Risch, Patrick Préjean, France Rumilly, Jacques François, Pierre Repp, Jean-Louis Richard, Stéphane Bouy, René Berthier
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : SNC (Société Nouvelle de Cinématographie)
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 28 août 2024 23:05
- Chaîne : 6ter
- Date de sortie : 6 octobre 1982
- Voir le dossier : Les Gendarmes et autres corps à Saint-Tropez

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Résumé : La brigade de gendarmerie de Saint-Tropez emménage dans de nouveaux locaux où trône un rutilant ordinateur que chacun observe avec méfiance avant de le manipuler avec précaution. C’est alors que surgit le colonel, porteur d’une nouvelle étonnante : quatre stagiaires féminines viennent d’être affectées à la brigade et les gendarmes devront les former sur le terrain...
Critique : Quelle triste fin de carrière pour Louis de Funès, affaibli depuis quelques années par des problèmes cardiaques, qui achève son parcours avec le film le plus affligeant de sa trajectoire artistique, une quantième suite de la série des Gendarmes. Et dire qu’on avait envisagé, après la nullité que constituait le précédent numéro, de faire revenir les extra-terrestres ! Au lieu de cela, capitalisant sur un phénomène de société - l’afflux de femmes dans la gendarmerie -, le long métrage de Jean Girault -mort en cours de tournage- croyait sans doute saisir l’air du temps. Mais non, puisque tout semble ici épuisé, Cruchot en premier, qui se déplace au ralenti, s’énerve au ralenti, et n’a pas un gag potable à défendre. On se fiche bien de cette histoire de gendarmettes, dont les disparitions provoquent des réactions grotesques, la palme revenant aux piteuses larmes de Michel Galabru. Rendez-vous compte : le personnage qu’il joue n’a pas su protéger ses jeunes stagiaires. Pourtant, qu’importe qu’on ne les voie plus toutes à l’écran, puisque celles-ci sont évidemment réduites au rôle de potiches.
La mise en scène les évoque de manière machiste, en les incarnant constamment comme des objets de désir : elles émoustillent les uns à un carrefour jusqu’à affoler les voitures ou d’autres qui les enlèvent, avec leurs bras musclés, pour les retenir sur un bateau amarré au port. Il n’est jusqu’au hiératique Jacques François qui n’avoue son trouble, mimant le plus médiocrement du monde la libidineuse montée d’adrénaline, tapie sous une moustache frémissante. On a honte pour les comédiens.
On le sait et ce fut à peu près le seul intérêt -people- du tournage, à l’époque : une des femmes de Johnny Hallyday participait à cette minable pantalonnade. Elle s’appelait Babeth. Beaucoup l’ont oubliée, comme ce film, qu’un éclair fugace illumine -pourtant- par la grâce d’un bredouillement. Il n’avait que ce registre, s’appelait Pierre Repp, bafouillait avec génie. En une seule scène, son talent parvient à éclipser le néant. On en profite pour le saluer.