Le 30 mai 2019
Un nanar de compétition, déjà dépassé à sa sortie. Alors aujourd’hui...
- Réalisateur : Serge Pénart
- Acteurs : Jean Lefebvre, Denise Grey, Jean Roucas, Marie Bunel, Claude Gensac
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films Jacques Leitienne
- Editeur vidéo : Carrère (VHS)
- Box-office : 229 636 entrées France / 37 703 entrées Paris Périphérie
- Date de sortie : 4 septembre 1985
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Notre avis : Les nanars de la comédie hexagonale des années 70-80 documentent une France qui semble engloutie dans le fantasme de ses fromages, de ses clochers et de ses trognes sympathiques, que les jeunes générations ne connaissent plus : ils s’appelaient Jean Lefebvre, Paul Préboist, Pierre Tornade, Henri Guybet, Marthe Mercadier, Jackie Sardou, se croisaient souvent dans les mêmes films, devaient certainement plus rigoler entre les prises qu’en tournant.
Lorsque des longs métrages paraissent déjà datés à l’époque de leur sortie, on atteint la dimension supérieure, celle d’un nanar de compétition : Le gaffeur fait partie de cette catégorie plus rare, même si c’est le seul titre qu’il peut revendiquer, le reste étant aussi plat que l’encéphalogramme des gags. Mais qu’attendre de Serge Pénart, qui commit Le corbillard de Jules ou Le Chêne d’Allouville ? Une légende prétend que Jean Roucas, alors connu pour ses prestations dans le Collaro show, a refusé Subway pour tourner cette pantalonnade. Si c’est vrai, bien mal lui en a pris, puisqu’il joue très approximativement le fils illégitime de Monsieur le curé - Lefebvre dans la défroque d’un Don Camillo du pauvre -, qui, après sa sortie de prison, cherche à s’amender, mais est harcelé par une bande de motards, d’anciens acolytes plutôt mécontents. L’alliance de la jeune et de l’ancienne génération ne prend absolument pas, dans la mesure où la mise en scène est d’une nullité sans pareille. Jean Lefebvre constitue le degré zéro de l’expressivité comique, n’a jamais été capable de porter une comédie sur ses épaules. Son absence d’énergie, la monochromie de son jeu ne sont pas bousculés par le personnage de Jean Roucas, qui récite son texte, sans jamais croire que le rôle du séducteur voyou, mais au grand cœur, lui ira comme un gant (en même temps, comment pouvait-il en être persuadé ?). Quant à Denise Grey, elle capitalisait sur sa résurrection artistique engendrée par La Boum, mais retrouvait subitement l’âge de ses artères. A ce film qui fait sous lui, on ne donnera même pas une bassine.
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