Heart of glass
Le 18 juillet 2007
Un film abêtissant qui cherche à choquer et ne provoque qu’une indifférence sourde. Problématique.


- Réalisateur : Paul Goldman
- Acteurs : Emily Barclay, Michael Dorman, Anthony Hayes
- Genre : Drame
- Nationalité : Australien
- Date de sortie : 18 juillet 2007
- Plus d'informations : Le site du film
- Festival : Festival de Cannes 2006

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– Durée : 1h30mn
– Titre original : Suburban Mayhem
Un film abêtissant qui cherche à choquer et ne provoque qu’une indifférence sourde. Problématique.
L’argument : Le crime parfait existe-t-il ?
C’est la question que se pose Katrina Skinner, jeune mère célibataire de 19 ans qui évolue dans un monde de petits voyous et de glandeurs... Habitant avec son père dans le quartier résidentiel de Golden Grove, elle est passée maîtresse dans l’art de manipuler les hommes - à tel point qu’elle ne recule devant rien pour obtenir ce qu’elle veut, même quand il s’agit de meurtre...
Lorsque son père menace de lui couper les vivres et d’emmener son fils loin d’elle, Katrina échafaude un plan diabolique qui marquera la petite communauté pour longtemps...
Notre avis : Le feu sous la peau est le titre français d’un film australien qui aurait dû s’intituler "La bêtise sous la trashitude". Tous les éléments pour séduire les amateurs de cinéma barré et déviant sont idéalement réunis. Hélas, ils ne fonctionnent à aucun moment, la faute au réalisateur qui ne choisit pas son camp entre la distanciation ironique et la détermination à coller au mal-être d’une poupée brisée. Pour être plus précis, le réalisateur australien Paul Goldman a eu la mauvaise idée de raconter son histoire à la manière d’un reportage télé racoleur et cynique, en alternant les bribes de la vie tordue de Katrina et les interventions face caméra des différents personnages. Les liens entre eux sont tellement superficiels qu’on n’y croit pas une seconde. Sur ce clivage, le récit déroule ses (pénibles) bobines en pensant nous avoir dans sa poche, entre posture provocatrice outrée et séquences mélodramatiques incongrues, avant de délivrer sa grande surprise : un retournement de situation final pervers qui essaye sans doute de distiller la même impression de malaise qu’Oliver Stone avec Tueurs nés.
Dépourvu de la moindre rigueur, le résultat repose sur le vide et se roule dans une fange provocatrice avec une certaine complaisance. Les fausses audaces de la mise en scène ne servent pas la paresse d’un récit qui cherche aveuglement à exploiter un fait divers crapoteux sans avoir un point de vue de cinéma. La fatale Katrina, héroïne vulgos lâchée dans la nature, remontée comme une bombe atomique, manipule tous les personnages à sa portée. Tous les gens autour d’elle sont des pions que l’on bouge sur un damier. C’est sans doute trop pour un film fasciné par son héroïne antipathique qui refuse toute évolution psychologique. Les acteurs font ce qu’ils peuvent, mais leurs efforts méritoires ne peuvent sauver que ce qui peut l’être. D’un bout à l’autre, le film est juste ridicule.