Le cochon de gaza - la comédie du mois de septembre ?

Une comédie provocatrice et cocasse qui pourrait bien créer la surprise en ce mois de septembre, au box-office de l’art et essai.

L’argument : Après une tempête, Jafaar, un pêcheur palestinien de Gaza, remonte par hasard dans ses filets un cochon tombé d’un cargo. Bien décidé a se débarrasser de cet animal impur, il décide toutefois d’essayer de le vendre afin d’améliorer son existence misérable. Le pauvre Jafaar se lance alors dans un commerce rocambolesque et bien peu recommandable...
Dans cette tragi-comédie, l’ensemble du petit peuple de Gaza, coincé entre sa misère absolue au quotidien, les contraintes des militaires Israéliens et le diktat des barbus aux commandes, est représenté par ce pauvre pêcheur dont l’unique souci est de survivre au jour le jour et qui, pour cela, est prêt a tout. Jafaar, dans une permanente dérision de lui-même, même dans les moments tragiques, évolue dans cette histoire a l’humour mordant... et nous laissera espérer que si l’on peut s’entendre, malgré toutes les différences, à l’échelle individuelle, on peut s’entendre in fine, à l’échelle collective.

Notes : Acteur de la Visite de la fanfare (de Eran Kolirin) qui narrait les mésaventures d’une troupe de musiciens égyptiens perdus en Israël, nous retrouvons Sasson Gabai incarnant cette fois-ci Jafaar, un pêcheur palestinien de Gaza remontant dans ses filets un gros cochon noir, summum de l’impureté, tombé d’un cargo. Après plusieurs tentatives infructueuses pour s’en débarrasser, il décide finalement d’essayer d’en tirer profit. Et voilà que de l’autre côté du grillage, une belle Israélienne a besoin de sa semence...

Journaliste, auteur du livre Le Dernier vol dont a été tiré le film éponyme, Sylvain Estibal signe avec son premier film aux accents absurdes et gentiment provocateurs, un hymne à la tolérance, quelque part entre Le Dictateur de Chaplin et la Vache et le Prisonnier de Verneuil.
En mettant dos à dos les extrémistes et les militaires de tous poils, le jeune réalisateur tente un rapprochement des peuples par le burlesque. Le pauvre pêcheur, allant jusqu’à affubler son cochon d’une peau de mouton pour passer inaperçu, embrasse par ses aventures cocasses la misère du peuple palestinien et la tragédie de la situation géopolitique au Proche Orient.
En salle à partir du 21 septembre 2011.

La critique : ICI