Le Cimetière des Innocents . T1 . Oriane et l’ordre des morts – la chronique BD

Le récit démarre par une procession religieuse qui finit devant le caveau d’une recluse. C’est dans cette foule que nous voyons passer Oriane. Elle nous fait découvrir ce cimetière mal famé, avec ses rites religieux, ses trafics de relique, ses spadassins en recherche de contrat ou encore ses voleurs à la tire. Si le quartier n’est pas sain (et pas très saint non plus au final), la pression que met la ligue catholique, à la chasse à l’hérésie et aux protestants en ajoute encore une couche. Oriane va se lier d’amitié (enfin, c’est ce que l’on peut pressentir au début de l’histoire) avec Jonas. On pourrait penser que Jonas le protestant va être source de problème dans cet endroit mais en fait les ennuis vont venir d’ailleurs. Dès lors l’histoire prend une direction inattendue qui n’est pas pour déplaire et nous garde accroché aux événements et rebondissements de l’histoire.
Sans oublier une touche de fantastique (peut-être) ainsi que l’éternel personnage cagoulé mystérieux qui rôde dans les bas-fonds la nuit et autant de révélations à venir qui laissent penser que le tome deux va nous réserver de belles surprises.

Le dessin de Xavier Fourquemin se prête élégamment à cette histoire, mettant en valeur tour à tour les situations drôles, les moments angoissants, les intrigues inquiétantes. Dessin semi-réaliste et décors richement dessinés, mais savant s’effacer pour laisser toute la place aux personnages. A cette mise en valeur habile de l’histoire et des émotions, il faut aussi mentionner les couleurs de Hamo.

Cette aventure historique ne manquera pas de vous faire voyager dans ce passé trouble et peu connu. Non seulement vous découvrirez une intrigue bien construite mais vous aurez le plaisir d’en apprendre un peu plus sur ce cimetière des Innocents, qui a réellement existé et qui se trouve aujourd’hui sous la fontaine des Innocents, dans le premier arrondissement de Paris.