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Le 31 octobre 2005


Porté par un regard infiniment tendre et une écriture libre, souvent lente, le roman bouleversant de la perte et de ce qu’elle révèle.
Porté par un regard infiniment tendre et une écriture libre, souvent lente, le roman bouleversant de la perte et de ce qu’elle révèle.
Brighton Beach, un restaurant russe dans les années 2000 ; des amis d’enfance attendent Guillaume, qui ne viendra pas. A partir de cette disparition inexplicable et donc inacceptable la vie de chacune des personnes présentes ce soir là hésite, tourne et retourne les souvenirs et les signes, s’éloigne ou tente au contraire de se fondre dans le vide laissé par l’absent. Le temps passe, et beaucoup de réponses restent en suspens. Mais il faut bien vivre en attendant.
Le ciel pour mémoire est le récit attentif de la perte : celle d’une mère aimée, celle d’une enfance heureuse et paisible et celle des rêves adolescents. La langue est splendide, qui sait quand il le faut prendre son temps, opposer à la vogue des phrases taillées à la serpe une errance assumée, une lenteur propice à l’envoûtement. Ici les mots respirent, vagabondent, sont un fleuve qui emporte et se laisse aller à sortir de son lit.
La forme est tantôt précise, imagée - notamment quand il s’agit de décrire des lieux -, et l’on est au spectacle, le cœur souvent serré tant l’évocation est puissante, juste, tantôt plus allusive, proche de la rêverie ou du souvenir tout près de s’enfuir. Et là encore on est ébloui par la capacité de Reverdy à associer le lecteur aux sensations les plus intimes, aux émotions les plus fugaces.
Au fil des pages se dessine une peinture subtile, infiniment tendre, de la vie, de ce qui de l’espoir et des promesses résiste ou non à la cavalcade du temps, des dérobades des uns et du courage des autres face à l’inexorable fin. C’est du même coup une variation sur la mort cette menace, ce lien ; le plus petit dénominateur commun entre les hommes.
Thomas B. Reverdy, Le ciel pour mémoire, Le Seuil, 2005, 213 pages, 18 €