Le 9 mai 2017
Une mélodie candide pour un sujet fort.
- Réalisateur : Hany Abu-Assad
- Acteurs : Tawfeek Barhom, Kais Attalah, Hiba Attalah
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Britannique, Néerlandais, Palestinien, Qatarien, Emirati
- Durée : 1h35mn
- Titre original : Ya Tayr El Tayer
- Date de sortie : 10 mai 2017
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Résumé : Un jeune palestinien prend son destin en main pour réaliser son plus grand rêve : chanter.
Notre avis : En ce jour de juin 2013, ça bouge du côté de la bande de Gaza, territoire bien connu pour ces conflits, ces attentats et ces guerres civiles. Et pourtant, aujourd’hui, il ne s’agit que d’explosions de joies. Mohamed Assaf, un jeune réfugié palestinien de 23 ans, beau comme un Dieu et à la voix chaude vient de remporter le concours de Arab Idol, l’équivalent de notre Nouvelle Star. Pour tout un peuple, il devient le symbole de la paix et de la capacité à réussir malgré des conditions de vie extrêmes.
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Lui aussi contaminé par la liesse populaire, le célèbre réalisateur palestinien Hany Habu-Assad qui a déjà connu de nombreuses récompenses avec Paradise now, traitant de l’histoire de deux jeunes kamikazes palestiniens préparant un attentat-suicide à Tel-Aviv, puis plus récemment avec Omar, un thriller haletant s’enthousiasme pour l’histoire incroyable mais vraie, à mi-chemin entre drame et conte de fées, de ce garçon dont la ténacité force l’admiration. Il nous livre alors un récit plein d’espoir, auquel il est difficile de rester indifférent.
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Si le message politique est puissant, le réalisateur se garde bien de tout discours politique. Les ruines, la description des difficultés quotidiennes pour se soigner, pour gagner sa vie, pour vivre tout simplement suffisent à établir un constat accablant.
La première partie est consacrée à l’enfance du jeune homme. Mohamed et sa sœur Nour, ainsi que ses amis Omar et Ahmad ont créé un petit orchestre et malgré les destructions, le désespoir et les mauvais coups du sort, échafaudent des projets en apparence insensés. Leur groupe joue avec des instruments d’occasion en mauvais état mais leur ambition est sans limite. Mohamed et sa sœur ont décidé qu’ils se produiraient au célèbre opéra du Caire et nulle part ailleurs. Le ton volontairement naïf associé à la vivacité des enfants à l’interprétation remarquable donne toutes ses couleurs à l’histoire. En revanche, dès lors que notre personnage principal décide d’aller tenter sa chance ailleurs, le choix de la légèreté tant au niveau de la réalisation que des événements ne permet pas à l’émotion de se déployer comme on aurait pu l’espérer. Bien sûr, on s’amuse d’entendre Mohamed entonner un chant religieux pour amadouer un douanier. On se réjouit de la chance qui lui sourit alors qu’arrivé en retard, l’un des participants, charmé par sa voix à nulle autre pareille, lui accorde le fameux ticket indispensable à sa participation. Néanmoins, il nous faudra attendre la fin et l’explosion de la joie collective pour vibrer réellement. Et puisqu’il est question de musique, reste une bande son agréable à écouter et qui nous permet de nous familiariser avec quelques chansons arabes méconnues du grand public occidental.
S’il rend, de manière universelle, hommage au talent et à la volonté de surmonter les obstacles, le chanteur de Gaza est aussi l’occasion d’humaniser un peuple marginalisé et trop souvent oublié.
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