Le 27 avril 2018
Le bateau ivre n’est pas là pour problématiser des situations, mais pour cheminer lentement vers une conclusion beaucoup plus convenue que le poème de Rimbaud auquel son titre fait allusion.
- Réalisateur : Dominique Philippe
- Acteurs : Julien Bourdel, Vinciane Amilhon
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Far-Ouest Production
- Durée : 1h23min
- Date de sortie : 25 avril 2018
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Résumé : Lorsque deux électrons libres se rencontrent, pas facile de vivre une belle histoire, surtout lorsque les blessures du passé ressurgissent. Sur le fil du rasoir, ces deux amants cherchent un équilibre pour vivre pleinement cette rencontre passionnelle. Vont-ils parvenir à trouver une embarcation pour les mener à bon port ?
Notre avis : Une voleuse de bateaux, attirée par les grands horizons, rencontre un peintre, forcément maudit, qui sublime son traumatisme en dessinant des femmes nues. Ce n’est pas la collection Harlequin, un roman de Marc Lévy ou une émission de Laurent Delahousse, mais sur le papier, ça y ressemble tout de même beaucoup. D’autant qu’Alan le boîteux, affublé d’une canne qui tient autant de l’ustensile dandy que du symbole, assène ses clichés d’amoureux frustré, comme des sentences définitives. Tout le bréviaire des poncifs y passe. Au bout d’une demi-heure, ce n’est plus dans le varech que le spectateur se trouve. Mais dans le pétrin.
Les deux comédiens, bien plus talentueux que les mots qu’ils ont en bouche, feignent de croire à ce qu’ils jouent. Sinon, ils ne surligneraient pas autant des scènes globalement convenues, façon "moteur-coupez" d’un paresseux téléfilm estampillé service public. Qu’ils soient sous-employés apparaît ici comme une évidence. On le devine dans des scènes plus silencieuses, lorsqu’une caméra languide saisit leurs expressions déliées de toute mise en scène lyrique, toute injonction préalable, qui donne au geste d’un verre d’eau jeté en plein face, l’impression de peser cent litres.
Plus embêtant encore : cette oeuvre, qui prétend briser des stéréotypes sur les hommes et les femmes, les aligne à son insu, dans des situations qui sont globalement mal pensées. Comment imaginer une seconde la valeur d’un scénario dont la trame prévoit qu’une héroïne, assurément douce et prévenante, réconcilie un personnage blessé, revenu d’une beuverie lamentable dans un bar interlope, en murmurant à son oreille, comme le ferait une mère consolatrice ? Ou que la même réapparaîtra à la fin du film, nantie d’une nouvelle stupéfiante, aussitôt acceptée par le protagoniste ? On n’y croit pas et il n’est même pas question de morale là-dedans, simplement d’un deus ex machina, qui n’est qu’une béquille. Comme Alan, tout le film ne cesse de boiter.
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