Le 13 août 2014
- Acteur : Lauren Bacall
- Voir le dossier : Nécrologie
Partenaire de légende de Bogart, reine du film noir et actrice de grande classe, Lauren Bacall s’est éteinte à New York.
– Voir la page de Lauren Bacall et de ses films traités par aVoir-aLire : ICI.
Lauren Bacall était, avec Olivia de Havilland, l’une des grandes stars de la grande époque hollywoodienne encore en vie. Sa beauté remarquable, son charme intemporel et son talent d’actrice en avaient fait une des créatures de l’écran les plus fascinantes des années 40 et 50. Née en 1924 à New York, l’actrice avait 19 ans quand elle fut découverte par Howard Hawks qui en fit la partenaire de Humphrey Bogart dans Le port de l’angoisse, adapté d’un roman de Hemingway, et qui lança le mythe Bacall : légèrement androgyne, voix rauque, démarche féline, Bacall crevait l’écran et manifestait une assurance étonnante pour un si jeune âge. Les photos de l’époque commencèrent à immortaliser son visage et son allure indémodables, qui contribuèrent à faire d’elle une icône du 7e art. Son abattage et sa sobriété d’actrice furent encore plus éclatants dans Le grand sommeil (1946), film culte indépassable, dans lequel elle retrouvait Bogart, de nouveau sous la direction de Hawks, et sur un scénario de Faulkner, d’après un roman de Chandler. Ce chef-d’œuvre consacrait l’alchimie du couple Bacall-Bogart (couple scellé par une union à la ville), avec des joutes amoureuses aux sous-entendus audacieux pour l’époque. Au cours de cette fructueuse décennie, Bacall et Bogart furent à nouveau réunis dans deux grands classiques : Les passagers de la nuit (1947) de Delmer Daves, et Key Largo (1948) de John Huston. Ses autres partenaires de l’écran furent à la même période Kirk Douglas dans La femme aux chimères et Gary Cooper dans La route du tabac, deux films réalisés en 1950 par Michael Curtiz. Bacall voulut ensuite prendre ses distances avec son image de femme fatale froide et ironique et s’essaya à la comédie, non sans une pointe d’auto-parodie. Elle partagea ainsi l’affiche avec Betty Grable et Marilyn Monroe dans Comment épouser un millionnaire (J. Negulesco, 1953), et s’affirma sans peine auprès de Gregory Peck dans La femme modèle (1957), dont le tournage précéda la mort de Bogart.
Dans ce dernier film, elle trouvait un metteur en scène de sa dimension en la personne de Vincente Minnelli, qui lui avait confié un rôle sombre dans La toile d’araignée (1955). Car Bacall était avant tout une excellente actrice dramatique, arrivant à susciter l’émotion sans les excès fréquents de certaines grandes stars rivales. C’est sans doute une des raisons qui incita Douglas Sirk à lui donner le rôle principal dans Écrit sur du vent (1956), l’un de ses grands mélodrames, dans lequel son jeu surpassait aisément celui de son partenaire Rock Hudson. Par la suite, Lauren Bacall vécut un peu sur son mythe et espaça ses apparitions, bien que collaborant avec des cinéastes aussi divers que Blake Edwards, Don Siegel ou Sidney Lumet. Pour ce dernier, elle incarna une des voyageuses dans Le crime de l’Orient-Express (1974), premier d’une série de films où elle joua les guest stars. On se souviendra notamment de l’éditrice dans Misery (R. Reiner, 1990), la chroniqueuse de mode dans Prêt-à-porter (R. Altman, 1994), ou de ses apparitions dans le diptyque Dogville (2003) et Manderlay (2005), sous la direction de Lars von Trier. Bacall était par ailleurs une brillante comédienne de théâtre (Applause) et avait reçu à deux reprises le Tony Award de la meilleure actrice dans une comédie musicale. À ces récompenses se sont ajoutés un Golden Globe et un Oscar d’honneur, décerné par la profession en 2010. Il faut aussi souligner que Lauren Bacall était une militante convaincue de la défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression (elle manifesta avec Bogart contre le maccarthysme). Elle restera surtout comme l’incarnation le plus pur du glamour hollywoodien.
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