Une Crécerelle pour un Valet
Le 4 mai 2015
Chronique d’une Afrique du Sud ravagée par l’apartheid, Ladygrey peine à déchaîner les passions tout en les exposant.


- Réalisateur : Alain Choquart
- Acteurs : Claude Rich, Jérémie Renier, Emily Mortimer, Peter Sarsgaard, Liam Cunningham
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Belge, Sud-africain
- Durée : 01h49mn
- Date de sortie : 6 mai 2015

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Chronique d’une Afrique du Sud ravagée par l’apartheid, Ladygrey peine à déchaîner les passions tout en les exposant.
L’argument : Dix ans après la fin de l’apartheid, au sein d’une mission française installée au pied des somptueuses montagnes du Drakensberg, une communauté de sud-africains noirs et blancs tente de vivre dans l’oubli des violents affrontements dont chacun porte encore en secret les blessures. Le passé va ressurgir et briser le silence, mettant en péril le fragile équilibre de la réconciliation et les rêves un peu fous des plus innocents.
Notre avis :Adapté de deux romans de l’écrivain Hubert Mingarelli, La dernière Neige et Une rivière verte et silencieuse, Ladygrey s’attarde sur le contexte difficile de l’Afrique du Sud, dix ans après la fin de l’apartheid. Unis par les liens sanglants de l’Histoire, les protagonistes nouent et dénouent leurs destinées au gré de leurs blessures. Perdus dans de vastes et grandioses paysages africains, écrasés par la beauté prodigieuse d’une Nature toute puissante, ils s’abandonnent à la fatalité. Mus par la foi, les personnages d’Alain Choquart dépassent leurs traumatismes en décidant simplement de vivre.
© Le Bureau
Premier film d’un cinéaste ayant jusqu’alors surtout travaillé comme directeur de la photographie, Ladygrey présente logiquement de superbes décors. Grâce à son travail sur la lumière et son immersion au cœur de la vie sauvage, le metteur en scène immerge l’homme au plus profond de sa condition et le spectateur aux confins de terres inconnues. Le long-métrage, pourtant désincarné, peine à transcender ses cadres. Les paysages uniques qui se dévoilent sembler manquer de corps et d’âme. Ces photographies glacées ne parviennent jamais à retranscrire l’odeur brûlante du sable doré ou la composition meuble de la terre glaise.
© Le Bureau
Grâce au casting, auquel on compte notamment Liam Cunningham et Peter Sarsgaard, Ladygrey partage. Le scénario, trop lisse, semble souffrir des mêmes tares que sa mise en scène. De la souffrance des mères des victimes de l’école du township, le film ne présente que les contours, jamais la substance. Les rencontres apparaissent vaines, autant que les aspirations des personnages. Savamment dirigé, le long-métrage pêche par son manque de passion mais touche grâce à ses intentions.